GQ (France)

Séries, musique, livres, cinéma... Les dix événements de la rentrée à ne surtout pas manquer.

- PAR SOPHIE ROSEMONT ET ÉTIENNE MENU.

Musique, ciné, livres, séries... a sélectionn­é pour GQ vous les 10 événements culture à ne surtout pas manquer.

ELTON JOHN

Still Standing à Paris !

« Bennie and the Jets » pour se mettre en condition, « Tiny Dancer » pour se trémousser, « Funeral for a Friend » pour larmoyer, « Don’t Let the Sun Go Down on Me » pour rêver, « Your Song » pour (re)tomber amoureux : il y a, cependant, toujours du grandiose dans les tubes d’Elton John, et plus encore sur scène. En témoigne son Farewell Yellow Brick Road Tour, censé dire adieu depuis plusieurs années déjà – disons que la Covid-19 aura quelque peu retardé la fin des festivités... Après un passage remarqué en juin 2019, le revoici à Paris pour l’automne 2021. Tantôt en costume à paillettes, tantôt en peignoir coloré, le chanteur anglais s’amuse à changer de ton comme de tenue, sans peur du mauvais goût – jamais, et c’est ce qui fait qu’on l’aime tant ! Sans oublier les musiciens qui l’entourent, comme le percussion­niste Ray Cooper et le batteur Nigel Olsson, fidèles complices depuis la fin des années 1960. Petite recommanda­tion en passant : Sir John commence ses concerts à l’heure. Il faut donc prévoir d’arriver juste après l’heure du thé pour ne pas en perdre une miette... S.R.

Elton John en concert du 10 au 13 octobre à l’AccorHotel­s Arena de Paris.

ON THE VERGE

Femmes au bord de la crise de la cinquantai­ne

Los Angeles, début 2020 : quatre mères de famille pas loin de la cinquantai­ne doivent composer avec leur mari pas toujours très woke, leurs enfants pas forcément sages, leurs métiers prenants ou leur absence d’activité. Julie Delpy est la showrunneu­se et l’actrice principale de cette « dramedy » qui s’achève avec l’arrivée du Covid en Californie, et nous prouve encore une fois qu’elle reste une figure à part dans le paysage cinématogr­aphique contempora­in, ici littéralem­ent à cheval entre sa culture d’origine et sa carrière américaine puisqu’elle incarne Justine, une cheffe à la tête de son propre restaurant français à L.A. Et qu’elle a un don pour offrir aux hommes d’incroyable­s rôles de faibles mi-touchants, mi-insupporta­bles, comme celui de Mathieu Demy, qui incarne à merveille son mari designer, passif-agressif et mal habillé. E.M.

On The Verge (12 x 30 minutes, sur Canal+).

LA CASA DE PAPEL

Adios los gringos !

Une équipe de malfaiteur­s veut réaliser le plus important braquage de l’histoire. Elle décide d’investir la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre pour y imprimer plus de deux milliards d’euros, sans pour autant tuer les soixante-sept otages. Simple et efficace, ce pitch a fait de la série espagnole un phénomène mondial depuis sa première diffusion, en 2017. Et ce malgré ses imperfecti­ons : simplisme des personnage­s féminins, surenchère gratuite, relents kitsch parfois indigestes... Concernant la cinquième et dernière saison, son showrunner, Alex Pina, promet qu’elle sera « épique ». La saison 4 étant entachée par la mort de Nairobi, l’équipe du Professeur (Álvaro Morte) va riposter. Ce qu’on en sait, c’est que les braqueurs sont enfermés dans la banque depuis plus de cent heures, que leur mentor est à court d’idées et que l’armée va s’en mêler. Ça promet, donc. S.R.

En ligne sur Netflix le 3 septembre 2021 (volume 1) et le 3 décembre (volume 2).

PHILIPPE DJIAN L’amour est un sport de combat

« Il se dégourdiss­ait les jambes dans le jardin lorsque Edith lui était tombée dessus à bras raccourcis, comme un diable surgissant de sa boîte. » C’est ainsi que Luc fait la connaissan­ce de celle qui va bouleverse­r son quotidien d’écrivain tranquille­ment torturé. La « Double Nelson » est une prise de catch qui consiste à immobilise­r son adversaire en compressan­t ses cervicales. Et donc à le faire abandonner... Lorsque Luc prend la décision de rompre, il trompe le manque chez un voisin compatissa­nt. Jusqu’à ce qu’Edith revienne pour se cacher lors d’une de ses missions militaires sous haute tension. Décidément, chez Djian, les couples ne sont jamais bien assortis. Si Double Nelson n’est pas le meilleur cru de l’écrivain français, il bénéficie néanmoins de son verbe léger et coupant à la fois, de sa distance souvent teintée d’ironie et d’un sens du rebondisse­ment toujours cinématogr­aphique. À quand l’adaptation sur grand écran ? S.R.

Philippe Djian, Double Nelson (Flammarion). Parution le 25 août.

HOUSE OF GUCCI Drames à l’italienne

Patrizia Reggiani méritait bien un biopic, et de connaître une alter ego sur grand écran... nommée Lady Gaga ! Le film s’appelle House of Gucci et raconte sa relation tumultueus­e avec Maurizio Gucci, incarné par Adam Driver, décidément de tous les bons castings. Paolo Gucci, lui, est incarné par Jared Leto, et, cocorico, Camille Cottin se fend d’une perruque blonde pour devenir Paola Franchi, celle pour qui Maurizio a quitté Patrizia. Ce qu’il paiera très cher... En effet, chez les Gucci, l’ambiance est telle que les trahisons et vicissitud­es de Dallas tiendraien­t presque de l’univers des Bisounours. Très logiquemen­t, Al Pacino et Jeremy Irons se sont laissé convaincre de faire partie de l’affiche du nouveau film de Ridley Scott, toujours amateur de challenges. Alors que la maison de mode italienne fête ses 100 ans, elle n’appréciera peut-être pas que l’on sorte les cadavres du placard, mais Gucci peut néanmoins tirer bénéfice des aléas de sa dynastie, à haut potentiel cinématogr­aphique. S.R.

House of Gucci de Ridley Scott, en salle le 24 novembre.

PNL Les rois du stade

Avec son troisième album, le bien-nommé Deux Frères, le duo formé par Tarik (Ademo) et Nabil Andrieu (N.O.S) s’est propulsé bien au-dessus des tours de la cité de Tarterets, où ils ont grandi. Ou même de la Tour Eiffel, que PNL s’est offert pour le clip de « Au DD ». De quoi non seulement entériner sa gloire sur le territoire français mais aussi à l’internatio­nal, devenant l’un des groupes hexagonaux les plus streamés hors sol. Sa vision à la fois onirique et canaille du cloud rap, leur conception XXL du marketing ont fait de PNL une valeur sûre, même si on ne les a pas vus sur scène depuis belle lurette. Entre la pandémie et les soucis judiciaire­s rencontrés par Ademo, la tournée a pris des allures de belle Arlésienne tandis que Deux Frères s’est tranquille­ment certifié disque de diamant. Le temps de quatre soirs de septembre, PNL s’offre la scène de l’ex-Bercy devenue l’AccorHotel­s Arena. Avec la foule transie qui va se bousculer, on s’attend à un grand moment de fièvre collective... S.R.

PNL en concert les 9, 10, 11 et 28 septembre à l’AccorHotel­s Arena de Paris.

L’ORIGINE DU MONDE Laurent Lafitte derrière la caméra

C’est un coup de coeur ! Dans tous les sens du terme... Jean-Louis (Laurent Lafitte) est un avocat aux vagues interrogat­ions existentie­lles. Sa femme Valérie (Karin Viard), oublie ses pulsions bourgeoise­s en pratiquant compulsive­ment le yoga et son meilleur ami (Vincent Macaigne) est un vétérinair­e lunaire. Un beau jour, le coeur de Jean-Louis s’arrête de battre. S’ensuit une course affolée contre la montre pour faire repartir un pouls aux abonnés absents, quitte à aller chercher les conseils incongrus d’une coach holistique incarnée par Nicole Garcia. Adapté de la pièce de théâtre éponyme de Sébastien Thiéry, ce premier film signé Laurent Lafitte égratigne tabous et convention­s avec un plaisir non dissimulé. Drôlement méchant, il bénéficie d’un rythme relevé et d’un casting épatant avec des acteurs tous hilarants et enthousias­tes à l’idée servir des dialogues qui ne plairont pas à tout le monde – mais n’est-ce pas là le but de la comédie ? S.R.

L’Origine du monde de et avec Laurent Lafitte. En salle le 15 septembre.

GEORGIA O’KEEFE L’artiste aux mille couleurs

Comme la quasi totalité de ses consoeurs artistes, écrivaines ou musicienne­s, l’immense peintre Georgia O’Keefe reste encore bien trop ignorée par rapport à ses homologues masculins. Cette native du Wisconsin, morte quasi centenaire en 1986, a pourtant traversé le vingtième siècle en pionnière du modernisme pictural, qu’elle nourrrissa­it d’un lien spirituel et intime à la nature sauvage. Connue pour ses fleurs aux formes souvent très « explicites », ses paysages désertique­s de l’Ouest américain ou ses gratte-ciel new-yorkais tachés de soleil, O’Keefe a toujours tenu à ce qu’on la considère non comme une « femme-artiste », mais comme une artiste tout court. Ses toiles éblouissan­tes de couleurs saisiront sans nul doute l’oeil des spectateur­s et spectatric­es du Centre Pompidou, qui lui consacre sa première rétrospect­ive française. E.M.

Rétrospect­ive Georgia O’Keefe à partir du 8 septembre au Centre Pompidou, à Paris.

BENJAMIN BIOLAY Initials B.B. en tournée

Pas moins de 33 dates entre fin août et fin décembre, après un été en festivals et avant une année 2022 chargée de concerts. Benjamin Biolay ne s’en était pas caché : la crise pandémique le privait de ce qu’il aimait le plus au monde, le live, et il compte bien se rattraper. D’autant que Grand Prix, son album sorti en 2019, est l’un de ses plus grands succès, tant critiques que commerciau­x. De quoi être certifié disque de platine, cumuler plus de 60 millions de streams de l’album – dont plus de 15 pour le formidable single « Comment est ta peine » – et remporter deux Victoires de la Musique : celui de l’artiste et de l’album de l’année. Le tout en continuant de jouer sur grand écran. Ce côté comédien est un atout de taille pour Biolay, qui sait faire le show sur scène comme peu d’autres en France : multi-instrument­iste accompli, il panache ses chansons d’échos rock, new wave ou urbains, et prend très au sérieux le fait de s’amuser avec le public. Et conquiert encore quelques coeurs supplément­aires sur son passage... S.R.

En tournée dans toute la France jusqu’en avril 2022.

DUNE Le remake tant attendu

Après l’adaptation de David Lynch en 1984 et la minisérie de John Harrison (diffusée en 2000), c’est au tour de Denis Villeneuve de s’attaquer au roman de Frank Herbert, paru en 1965 mais dont la modernité reste toujours aussi bluffante. Dans le rôle de Leto Atréides, Oscar Isaac, et celui de son fils, Timothée Chalamet, qui joue donc Paul, ce jeune garçon fruit d’un croisement génétique le dotant de pouvoirs extraordin­aires. Un messie potentiel pour cette saga science-fictionnel­le qui a demandé de longues années de travail à Herbert, qui anticipe ici l’urgence écologique comme la violence accrue des tensions religieuse­s. Autour de ces deux personnage­s clés, Rebecca Ferguson (dans le rôle de la mère de Paul, qui fait partie de la faction Bene Geressit, ces combattant­es pré-féministes), mais aussi Josh Brolin, Javier Bardem, Zendaya... Comble du chic, la musique est signée par l’un des compositeu­rs les plus légendaire­s du 7e art, Hans Zimmer. S.R.

Dune de Denis Villeneuve, en salle le 15 septembre.

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