L’ART DE LA BASKET
Customiser des sneakers n’a jamais été aussi avant-gardiste avec l’artiste Canyaon. Véritable sensation sur les réseaux sociaux, voici trois choses à savoir sur ce jeune prodige dont on n’a pas fini d’entendre parler.
SON TRAVAIL EST RELATIVEMENT RÉCENT Canyaon, de son vrai nom Alexander Osipov, est originaire de Naberezhnye Chelny, une grande ville industrielle à l’ouest de la Russie. À tout juste 23 ans, le jeune artiste est novice dans la transformation de baskets. “J’ai conçu ma première oeuvre en décembre dernier, nous explique-t-il, j’ai pris une vieille paire de sneakers et un coupe-vent Nike violet déniché dans une friperie que j’ai ensuite attachés ensemble à l’aide d’une corde. ” Alexander Osipov s’est depuis attaqué à plusieurs modèles emblématiques des principaux équipementiers sportswear. Nike, New Balance, Salomon, Reebok ou encore Arc’teryx, tout est bon pour servir de matière première au jeune homme qui avoue être très inspiré par le monde de la musique. Si ses oeuvres n’existent pour l’instant que sur les réseaux sociaux, Alexander Osipov espère un jour pouvoir imaginer des concepts pouvant être portés au quotidien et on s’attend déjà à ce que l’Arc’teryx décapsuleur et la Reebok bouteille de vodka fassent un carton.
SES OEUVRES SE RÉPANDENT COMME UNE TRAÎNÉE DE POUDRE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX “Quand j’ai créé ma première paire de sneakers customisées, j’ai su immédiatement que je voulais partager mon travail sur les réseaux sociaux pour montrer aux gens ma façon de voir les baskets, explique Canyaon. Il y a eu un feedback immédiatement positif ce qui m’a motivé à poursuivre mon travail en explorant de nouveaux modèles. ” Aujourd’hui, le jeune artiste peut compter sur une communauté (qui continue à grandir) de plus de 82 000 abonnés sur Instagram contre 255 000 sur TikTok où certaines de ses vidéos atteignent plusieurs millions de vues. “Le modèle qui m’a propulsé sur les réseaux sociaux est une paire de Nike entourée d’un tube relié à des seringues qui fonctionnent comme une perfusion ”, raconte Alexander Osipov face à ce succès inattendu. “Je pense que les gens apprécient mon travail car ce que je fais est inhabituel et di érent. Mon compte Instagram est comme une série télévisée où chaque oeuvre est un nouvel épisode. On se demande ce qu’il va bien pouvoir se passer. ”
LA GUERRE EN UKRAINE A CONSIDÉRABLEMENT IMPACTÉ SON ART ET SON QUOTIDIEN Depuis le 24 février dernier et l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Vladimir Poutine, une série de sanctions ont été prises par la communauté internationale à l’encontre de la Russie. Des restrictions émanant aussi des grands acteurs de la mode et du luxe qui ont préféré s’éloigner de la Russie en fermant leurs boutiques et en cessant les commandes en ligne. Des prises de positions qui ont particulièrement affecté le projet de Canyaon. “Cela a eu un impact négatif considérable sur mon travail et sur ma créativité ”, confie le jeune artiste. “De nombreuses marques de vêtements et de chaussures ont quitté la Russie, les entreprises étrangères ont arrêté de collaborer avec le peuple russe et les boutiques en lignes ne livrent plus rien. ” Nike fait par exemple partie des géants de la mode à avoir stoppé toute activité en Russie. L’équipementier américain a indiqué à ce propos en juin dernier qu’il quittait définitivement le marché russe après avoir fermé temporairement ses magasins. En attendant, Alexander fait au mieux pour poursuivre son activité et admet avoir de nombreuses idées en cours sur lesquelles il travaille en même temps. “Cette situation n’a pas seulement a ecté mon travail, elle a aussi grandement impacté ma vie. J’espère que tout cela sera bientôt terminé. ”