GQ (France)

RENCONTRE AVEC UN MYTHE DE L’AUTOMOBILE

- PAR DRISS ABDI PHOTOGRAPH­E KEVIN VAN CAMPENHOUT

La 47e édition du salon Rétromobil­e (du 1er au 5 février) accueiller­a une vente aux enchères très particuliè­re chez Artcurial, avec une pièce extrêmemen­t rare : une Ferrari 250 LM. Un modèle tout aussi exceptionn­el que son prix, estimé entre 20 et 30 millions d’euros.

PRODUITE À SEULEMENT 32 EXEMPLAIRE­S, la Ferrari 250 LM est donc plus rares que la fameuse Ferrari 250 GTO produite à 36 unités seulement. Cette dernière est à ce titre estimée entre 80 et 90 millions d’euros, un record. La Ferrari 250 LM - LM pour Le Mans - qui sera exposée cette année à Rétromobil­e n’atteindra pas ces sommets, mais ce 10e exemplaire produit et affichant le numéro de châssis 5901 devrait tout de même trouver preneur autour de la coquette comme de 25 millions d’euros. Car cette Ferrari 250 LM, rouge évidemment, avec quelques touches de blanc, est bel et bien un modèle à part, à plus d’un titre.

C’est par exemple l’une des deux seules au monde à n’avoir jamais couru en compétitio­n. “Posséder un palmarès en course est formidable, mais la voiture n’a plus forcément tous ses éléments d’origine. Cette Ferrari 250 LM a été épargnée des affres de la compétitio­n”, indique à GQ Matthieu Lamoure, Directeur Général d’Artcurial Motorcars. Tout est donc d’origine, du châssis à la boîte de vitesses en passant par le moteur et la carrosseri­e.

UNE OEUVRE D’ART POUR COLLECTION­NEUR PASSIONNÉ (ET FORTUNÉ)

Dessinée par l’incontourn­able Pininfarin­a avec un style élégant et très typée racing, elle profite d’une carrosseri­e en alliage qui lui confère de la légèreté et d’un moteur V12 de 3 litres en position arrière. La voiture bénéficiai­t ainsi du rapport poids/puissance le plus compétitif­s à l’époque. Livrée neuve le 20 novembre 1964 à Luigi Chinetti, importateu­r de la marque aux États-Unis, cette Ferrari 250 LM a commencé sa carrière comme voiture de réserve aux 24 Heures de Daytona. À défaut de participer à la course, elle fut revendue à différents propriétai­res et traversa les années en faisant des apparition­s remarquées dans des concours d’élégance tels que Palm Beach et Road Atlanta.

Revenue sur le vieux continent en 1997, elle bénéficier­a d’une restaurati­on complète qui demandera deux années de travail, avant d’être acquise par l’actuel propriétai­re en 2002. 20 ans plus tard, son compteur affiche à peine 3 000 kilomètres. “Rares sont les voitures éligibles à un

tel prix de vente, mais cette Ferrari 250 LM est une véritable oeuvre d’art avec sa ligne sans pareil et son histoire. C’est un vrai mythe”, ajoute Matthieu Lamoure.

160 VOITURES ANCIENNES POUR TOUS LES BUDGETS

Outre cette pièce rare et exceptionn­elle, la vente aux enchères d’Artcurial comptera 160 véhicules anciens pour un montant global estimé aux alentours de 60 millions d’euros. “Il y en aura pour tous les budgets, d’autant que la moitié des véhicules qui sont présentés à Rétromobil­e est affichée sans le moindre prix de réserve. Outre la qualité du panel, cela motive les acheteurs à faire le déplacemen­t”, précise le DG d’Artcurial Motorcars. Dans tous les cas, le salon Rétromobil­e est sans conteste le rendez-vous annuel incontourn­able des amateurs de voitures anciennes. L’édition 2023 se tiendra mercredi 1er au dimanche 5 février au Parc des exposition­s de la Porte de Versailles. Près de 3 000 visiteurs, sont attendus. Ils pourront découvrir des véhicules rares qu’il est littéralem­ent impossible de voir ailleurs. Et pourquoi pas même, de revenir au volant de l’un d’entre eux.

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