GQ (France)

EN ROUTE POUR LE GRAND CHELEM

- PAR SAMUEL HINE PHOTOGRAPH­E ILYA LIPKIN STYLISTE JAY MASSACRET

Alors que le Big Three (Nadal, Federer, Djoko) desserrent peu à peu leur emprise sur le tennis masculin, une nouvelle génération de joueurs émerge sur le circuit pro. GQ a rencontré à Paris cette bande de potes et de rivaux qui rêvent tous de décrocher leur premier titre en simple du Grand Chelem et, pourquoi pas, de devenir les prochaines superstars du court.

LÉLITE DE LA NOUVELLE génération de tennismen forme un groupe très soudé. De Melbourne à New York, de Tokyo à Monte-Carlo, sur un circuit pro qui s’étend de janvier à novembre, cette petite bande passe beaucoup de temps ensemble à discuter dans les vestiaires, les hôtels, et même dans des groupes de discussion en ligne qu’ils fréquenten­t parfois depuis l’adolescenc­e. Et de quoi parlent-ils ? De tennis, bien sûr. Dernièreme­nt, toutes les conversati­ons ne tournent autour que d’un sujet : qui sera le prochain ? Ou, pour reprendre les mots de Frances Tiafoe, grand espoir américain âgé de 25 ans . “Qui de notre groupe gagnera un Grand Chelem, puis d’autres Grands Chelems encore, et dominera le circuit ?” Au cours des deux décennies écoulées, le tennis a été dominé sans partage par le “Big Three”: Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic. De 2004 jusqu’au dernier US Open, ce trio a raflé 62 des 75 tournois du Grand Chelem. Et puis en septembre 2021, Federer a pris sa retraite. Nadal, lui, s’est peu à peu mis à souffrir des blessures de plus en plus fréquentes. Quant à Djokovic, le non-vacciné, il a vu ses apparition­s dans les grands tournois dépendre des règles et des restrictio­ns de voyage.

On sent depuis comme un flottement au sommet de la hiérarchie tennistiqu­e ; se pourrait-il qu’il y ait une place à prendre ? Alors que s’affirme cette jeune garde de nouveaux joueurs aussi talentueux qu’innovants, le timing semble parfait pour qu’une (ou plusieurs) superstar(s) se démarque(nt). GQ est allé à la rencontre de ces nouveaux talents au dernier Masters de Paris, l’un des tournois les plus prestigieu­x du circuit hors Grand Chelem, où les meilleurs joueurs du monde se disputaien­t l’un des derniers trophées de l’année. Réunis dans un club de gym de la rive gauche à la veille de l’événement, sept des joueurs les plus doués du circuit ont rigolé ensemble et sont revenus sur cette année qui a vu leur génération véritablem­ent prendre son envol. Et de ce qui, peut-être, les attend désormais. Comme le confie Taylor Fritz, un joueur de fond de court de 25 ans originaire de San Diego , “2022 aura vraiment été le moment où, pour la première fois, j’ai eu l’impression que tout le monde pouvait gagner lors des grands tournois.” Pour Frances Tiafoe, l’écart entre les meilleurs joueurs et le reste du peloton a pratiqueme­nt disparu. “Ça devient sauvage, lâche-t-il. Si tu n’es pas à fond, tu peux te faire croquer par n’importe qui.”

TIAFOE SAIT DE QUOI IL PARLE. Lors du dernier US Open, il a eu la malchance de tomber sur Nadal en huitièmes de finale. Malgré des blessures en cascade, la légende

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