Grand Seigneur

Demain, j’arrête les !

- Texte : Margaux Grosman

Quelle rigolade !

(poudre de marron, etc.) ou d'entremets gorgés d'eau et aux saveurs ruinées par la congélatio­n ? C'est ce que nous avons demandé à deux fines lames de la bûche et des desserts, le chocolatie­r Jacques Génin et le boulanger-pâtissier Dominique Saibron. Et leur réponses sont absolument stupéfiant­es…

Les bûches des grands chefs font rêver. Mais pour les autres, c’est la fête du « fait maison » bidon. Deux artistes de la bûche ont osé raconter à Grand Seigneur l’incroyable arnaque…

« Il n'existe aucune bûche dans le commerce qui puisse être servie sans avoir été congelée, affirme le chocolatie­r. Chaque année, elles doivent être produites en grandes quantités pour des ventes concentrée­s sur une très courte période. Or, il est techniquem­ent impossible de fabriquer, conserver et vendre ce produit sur quelques jours. La solution, c'est donc de les congeler. Le problème, c'est qu'aucun pâtissier n'aura l'honnêteté de le dire. » Et lui, qui vient de réaliser une superbe bûche (« Éphémère chocolat ») aux amandes et noisettes avec un délicieux praliné croustilla­nt et un sabayon au chocolat de Madagascar 71 %, comment fait-il ? « Si je suis l'un des seuls en France à ne pas congeler mes chocolats, c'est parce que le produit n'en sort jamais indemne. Il se remplit de flotte et la décongélat­ion tue le goût. Rien que l'idée d'avoir à congeler une bûche me déprime, voilà pourquoi je commence à reculons chaque année, je ne travaille que sur commande. »

Dominique Saibron, qui nous apporté une magnifique bûche (« Ruby ») à la mousse de framboise pur fruit naturel, crémeux pistache et praliné 100 % pistache, avance

 ??  ?? Ci-contre, la bûche du chef Patrick Pailler en forme de sapin et fruits d’or pour les 130 ans de la Maison Fauchon.
Ci-contre, la bûche du chef Patrick Pailler en forme de sapin et fruits d’or pour les 130 ans de la Maison Fauchon.

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