Grand Seigneur

“Nous sommes un peu éloignées du cliché du gros boucher ”…”

Espoirs de la boucherie corrézienn­e, ces deux jumelles ont repris la Maison Bach du grand-père à Brive-la-Gaillarde et cultivent un tel amour du métier qu'elles fournissen­t de la tête de veau cuite en wraps.

- Entretien : Julio Rémila

Anne-Sophie et Marie-Laure Bach, êtes vous des Filles à côtelettes (boulettes, gigots, entrecôtes, etc) ?

A.-S. et M.-L.B. : Oui, parce que ce métier de bouchères, il coule dans nos veines depuis toujours. Nous l'avons appris en famille et nous le transmetto­ns désormais à nos apprentis. À 17 ans, nous avons repris la boucherie de notre grandpère, juste après le Bac. Mais en réalité, c'était ce que nous voulions faire ensemble depuis l'âge de 14 ans. Deux génération­s de bouchers d'excellence nous ont précédées et c'est un vrai défi de se mesurer à eux. Aujourd'hui, nous avons deux camions magasins qui sillonnent les marchés de Brive, Terrasson, Perpezac le Noir et Montignac (NouvelleAq­uitaine). Nous sommes parvenues à développer une relation de confiance avec nos clients qui dépasse presque la boucherie et la passion des viandes. Nous faisons un vrai travail de vente et conseil sur mesure, parfois même une mission de lien social pour les personnes âgées esseulées. Notre rôti de veau au Cabécou (AOP Rocamadour), nos paupiettes d'agneau aux fruits secs, notre rôti de veau farci aux figues et au foie gras ne sont pas juste des viandes de Corrèze de grande qualité, mais des recettes personnali­sées, disponible­s sur notre site Web où les ventes en

ligne explosent. Et, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, nous sommes un peu éloignées du cliché du gros boucher avec son tablier couvert de sang et son gros couteau inquiétant à la main (rires). Qu’est-ce qui vous fascine tant dans les viandes ?

A.-S. et M.-L.B. : La finition, le soin et les détails, jusque sur un emballage, c'est important. Et puis, peut-être aussi le fait qu'être deux femmes dans un métier d'hommes permet une écoute différente, une approche plus délicate et mesurée du produit. Nous sommes capables de fournir précisémen­t la pièce souhaitée ou la taille des morceaux requise pour nos clients. Nous sommes émues devant la beauté des bêtes de nos fournisseu­rs, nous préférons la fréquentat­ion des abattoirs à celle des musées, le portrait de l'animal aux sculptures d'art contempora­in. Nous sommes admirative­s devant la noblesse de l'agneau dont nous proposons en été la poitrine en épi, totalement désossée, épluchée, parée et ouverte en portefeuil­le pour une cuisson au barbecue ou au four. Si la viande était un homme… A.-S.et M.-L.B. : Sûrement quelqu'un comme Jean-Pierre Pernaut (TF1), pas uniquement pour son côté généreux et sympa, mais pour une certaine élégance dans sa façon d'aborder les terroirs de France...

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