6— AUX DEUX AMIS, SIMPLE ET FUNKY
On aurait pu rejouer ici la partition du petit bar de quartier passé sous pavillon hipster, délesté des aficionados du Ricardcahuètes au profit d'une clientèle plus huppée. Le délit de gentrification aurait pu être constitué, et le bail expédié. Sauf que huit ans plus tard, cet estaminet vend toujours du bonheur à une clientèle hétéroclite, dans une réjouissante ambiance village. Avec sa bonne bouille de petit frère jovial, le jeune chef catalan Marc Meya, lassé des belles maisons étoilées, régale de tapas léchés. Assiette de chorizo et de morcilla ibérique délivrée avec un pain aux pruneaux à se damner, haddock servi en blanc manger, oreilles de cochon teriyaki, paleron froid façon pot au feu, sauce moutarde... Pour faire glisser tout ça, jolies trouvailles 100% naturelles de Thomas Ameline. Et au moment où arrive l'addition, alors que le Saint-Nectaire entier est encore posé sur le comptoir, on se rend compte qu'on s'est fait bien plus que deux amis. T.C.
La table idéale : la 5, à l'écart de l'agitation, avec sa banquette et surtout, le chauffage à proximité