15 — RENOMA CAFÉ GALLERY, EX-FAN DES SIXTIES
« Tu savais que l'huître était un viagra naturel ? », « tu as déjà testé la position du Kama Sutra « L'union de l'huître » ? » Voici quelques suggestions de répliques très fines (de claire, 22 euros les six) pour le galant minet qui souhaite débuter sa cour. À faire glisser avec une coupe de Perrier-Jouët, bien entendu. Etes-vous dans un restaurant ? Que nenni. Le Renoma Café est avant tout un lieu de vie, 200 couverts et des poussières, ouvert non-stop dès midi. Maurice Renoma, le fondateur, figurait parmi les papes des yéyés, officiant à la fois comme créateur de mode, photographe et mondain. Il a voulu l'endroit à son image : déco pop façon swinging sixties, flipper dans un coin et aux murs, clichés de Gainsbourg, Birkin ou Jagger belle époque, tous immortalisés par Monsieur. Dans son sillage, Alfred Bernardin, petit-fils du fondateur du Crazy Horse voisin, perpétue l'héritage depuis 2011. Et la faune, alors ? Jeunes couples fringants, touristes à doudounes cintrées débarqués des palaces d'en face, grappe de mannequins débriefant un shooting, avocat stagiaire sortant la fille rencontrée le samedi précédent au Raspoutine… Le service rafraîchit le genre à renfort de jeans slim, sourires authentiques et fraîcheur confondante. Quant aux cocktails introductifs (13,50 à 18,50 euros), ils vont du Stormy Chalumoo (whisky, châtaigne, orange, citron vert, menthe fraîche, Perrier) au Consuelo de Sao Paulo 1956 (cachaça, citron vert, violette, vanille et blanc d'oeuf). Les nourritures solides, elles, sont celles d'une brasserie bien dans son temps : soupe détox, poêlée de champignons, ravioles de Royan au foie gras, Parmentier d'agneau confit, tartare de boeuf, cabillaud rôti… Et surtout, une gigantesque salade Caesar d'excellente facture, tarifée 18 euros : une aubaine pour le quartier. La soirée suivant son cours et l'alcool faisant son effet (31 euros la bouteille de bourgueil bio), les corps se rapprochent. Le moment de conclure avec le titanesque banana split, sur laquelle s'épanche un déluge de chantilly… Merci qui ? H.G. La table idéale : la 30, dans un coin près de l'entrée. Le gentleman aura installé celle qu'il convoite sur la banquette et se sera posé sur le fauteuil voisin.