1 — BISTRO PARADIS, JUSQU’AU BOUT DE LA NUIT

Il y avait là une petite cambuse nommée le Cristal, au fond de laquelle une grand-mère en pantoufles, voilée par la fumée des poêlons, délivrait poussivement oeufs mayo et bavettes frites. Puis vint le Bistro Paradis, fraîche enseigne dont le penchant pour la bistronomie proprette fit, à première vue, regretter le graillon et l’omelette trop cuite de mamie... Grave erreur !

Dans son resto-couloir, le chef brésilien Alexandre Furtado déniaise le genre, usant du vibrato auriverde pour secouer son monde. En témoigne cette incroyable basse côte de boeuf flanquée de jus corsé de volaille et de farofa (une chapelure du pays aux oignons caramélisés et lard fumé), ou ce pétaradant tartare de dorade, titillé par du combava et des copeaux de noix de coco torréfiée. En salle, le volubile Yoann Dinh ajoute à la furia et donne envie de recommander jusqu’au bout de la nuit ce Minervois du Domaine La Siranière (introuvable ailleurs !), aussi vif et déluré qu’une danseuse de carimbo.