Grand Seigneur

“A MIAMI, ON PEUT DÎNER À POIL AU RESTO !”

Tacos au foie gras et bonnes tables en slip ..... L’artiste Stéfanie Renoma photograph­ie comme personne les jolies filles et la gastronomi­e.

- Olivier Malnuit /

Pour Grand Seigneur, elle raconte l’incroyable show-off de la cuisine à Miami. Stéfanie Renoma, comment avez-vous rencontré Lissa de Lorenzo, la top-modèle au « Cubano » ?

Stefanie Renoma—

Lissa est venue à mon exposition durant la foire d’art contempora­in Art Basel, en décembre dernier, par l’entremise d’un ami photograph­e. Elle a découvert mon travail, nous avons sympathisé et nous sommes dit qu’à l'occasion, nous ferions des photos. Cette séance, ce fut une aventure particuliè­re, improvisée : nous sommes parties en voiture, avons fait un stop dans un tacos, puis dans un resto, puis au coin d’une rue où officiaien­t des vendeurs ambulants… C’est lorsque nous avons commencé à manger que tout s’est déclenché. Ce qui est génial avec la nourriture, c’est que ça crée des liens, il y a quelque chose qui se délie.

D’où viennent ces gaufres géantes, gorgées de fruits rouges et de chantilly ? S.R.—

Il y a beaucoup de petites chariotes là-bas, qui vendent des glaces, des tacos, des gaufres… Nous avons acheté ces dernières à un vendeur à la sauvette ! Et dans la foulée, à l’angle de la rue, toutes ces couleurs sont apparues d’un seul coup, avec ce mur arc-en-ciel improbable, assorti à tout le reste.

C’était à quel endroit, exactement ? S.R.—

À Wynwood, le quartier en vogue de la ville, préservé de l’agitation touristiqu­e des plages. Là-bas, on laisse libre court à l’imaginatio­n des artistes, tous les murs sont peints. Et pas au format timbre-poste, hein, plutôt sur des façades de dizaines de mètres carrés ! Ça va de Scarface à Mickey, le visiteur plonge d’un univers à l’autre avec des lumières qui sont folles et peuvent virer au rose-orangé, c’est très surprenant.

C’est donc l’épicentre de l’effusion de Miami…

S.R.—

Tout à fait, on y trouve tous les bars, les galeries d’art, ou encore les hôtels branchés. On y rencontre des gens incroyable­s, beaucoup plus ouverts que chez nous. Il y a une énergie dingue, des fêtes improbable­s, des boîtes de nuit gigantesqu­es... J’adore ce côté très drôle, pop et décalé. Désinhibé, aussi ! Vous pouvez aller dîner dans un restaurant très chic en short, par exemple, ou presque déshabillé, personne ne trouvera rien à redire. Est-il vrai que la gastronomi­e est omniprésen­te ?

S.R.—

Oui, dans toute la ville, d’ailleurs ! Sur la plage, par exemple, on vous propose à manger tous les 10 mètres. Et pas forcément de la junk food. Depuis deux ou trois ans, la tendance est au bien-être et la mouvance vegan prend de plus en plus d’importance. Mais bon, à l’américaine, quoi, du vegan en portions XXL ! Beaucoup de grands chefs et figures de la gastronomi­e accourent désormais à Miami. Prenez par exemple Nusret Gökçe (plus connu sous le pseudonyme de Salt Bae ndlr.), ce célèbre boucher-beau gosse aux t-shirts moulants qui assaisonne la viande avec un geste très particulie­r : il a ouvert ici, même si l'un de ses selfies où il s'était déguisé en Fidel Castro est plutôt mal passé. Par ailleurs, la mixité latino-americaine joue à plein, on trouve par exemple des tacos partout, de la version basique à celle au caviar ou au foie gras. Même Zuma, LE restaurant japonais par excellence, en propose à la carte.

Miami, c’est une ville que vous connaissez depuis longtemps ?

S.R.—

Depuis le début des années 80 en fait, lorsque mes parents m’y emmenaient en vacances. C’était la contrée de l’Art déco, de la mode, mais pas encore de la branchitud­e. On venait davantage ici pour le climat. J’ai connu le Miami des séries télé, avec les crocodiles, les néons et les personnes âgées. Tous les grands hôtels d’aujourd’hui, du type Delano, SLS ou W, étaient d’ailleurs des maisons de retraite. En revanche, il y avait déjà ce côté latino, très marqué culturelle­ment, avec beaucoup de pays représenté­s : Porto Rico, le Brésil, le Mexique ou encore Cuba. La ville a toujours absorbé ces population­s sans vaciller. Je pense que c’est ce qui a fait et fera pour longtemps sa force, loin de son image d’écrin à télé-réalités…

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