ANAÏS AIDOUD "LA TOMME DE SAVOIE,C’EST DU COCTEAU !"
Pour la comédienne et scénariste Anaïs Aidoud (Coup de folie, Théatre Le Lieu), la Tomme de Savoie a tout d’un grand auteur…
Anaïs Aidoud, la Tomme de Savoie c’est de la poésie ? A.A.—Plus
que ça ! Quand vous posez la joue sur cette croûte grise et tachetée, presque tourmentée, c’est l’heure du repos, le temps du bilan dans La difficulté d’être. Sa pâte jaune et fruitée et ce goût de lait, c’est la borne du merveilleux dans
Opium. Quant à son cylindre et ce talon arrondi, c’est Orphée en son miroir : le voyage vers un autre monde... En fait, la Tomme de Savoie, c’est du Jean Cocteau (rires) !
Une nouvelle source d’inspiration pour le célèbre « fromager poète » (l’un des huit personnages du spectacle Coup de Folie) ?
A.A.—Absolument.
La Tomme de Savoie, c’est l’histoire du duché de Savoie : la « toma » qui veut dire fromage d’alpages, la « mérande » qui signifie le goûter d'altitude où l’on partage un café et du fromage, les parfums du lait de vache Tarine, Abondance et Montbéliarde, liés aux herbages et aux saisons. On est en pleine période de dégustation (de juin à octobre), c’est parfait pour le fromager poète (inspiré du fromager de la Ferme Saint-Aubin, 76 rue Saint-Louis en l’Île, Paris 4è), il est très en verve sur les saisons !
Quelle spécialité fromagère pourrait vous donner envie de traverser la France sur le champ, illico après cette interview ?
A.A.—La
raclette au Bleu de Gex, au Mont d’Or, au Morbier (et au fromage à raclette de Savoie) … Ça me réveille la nuit ! Et d’ailleurs, je ne vais au ski que pour ça : prendre le temps d’une raclette avec la charcuterie, les oignons, les cornichons. Bon, comme c’est l’été, je me contenterais d’une salade montagnarde à la Tomme de Savoie (pommes de terre, lardons, dés de Tomme) en terrasse de la Brasserie de l’Isle Saint-Louis (55 quai de Bourbon, Paris 4è). Mais vous ne perdez rien pour attendre.
Le thème de Coup de folie, celui d’une fille qui se prend pour la réincarnation de Jean Cocteau et veut percer dans le milieu, c’est-à-dire vous, ça ferait un bon film ? A.A.—Je
ne sais pas encore, j’y travaille avec Laetitia Kugler qui a récemment conseillé Danny Boon et Jérôme Commandeur pour leurs derniers films. On est en « développement intensif », comme on dit. Bientôt au cinéma !