BORDEAUX, LE NOUVEL HOLLYWOOD À L’APÉRO
C'était en novembre dernier, je dînais chez un ami, à Bordeaux. Il m'arrive souvent de sauter dans le TGV pour rejoindre cette jolie cité aux reflets blonds et à la pudique retenue, avec laquelle j'entretiens, depuis quelques années déjà, une relation passionnée. De fait, j'ai toujours pensé (enfin, surtout paraphrasé Stendhal et son Voyages dans le midi) qu'elle demeurait « sans contredit la plus belle ville de France ». Nous voilà donc, mon hôte et moi, affairés à ronger et arroser de Canon Fronsac une côte de boeuf dodue comme un poussah, tandis que j'entreprends de relater mes activités du moment. Je suis ici pour les besoins de reportages destinés à prendre place dans un grand dossier intitulé Un jour, j'irai à Bordeaux avec toi, à paraître dans le magazine que vous tenez entre les mains. En quelques jours de vadrouilles, j'ai enchaîné les découvertes bluffantes.
VIGNERON ROCKEUR
« Dis donc, ça bouge, dans votre vignoble ! Je m'attendais à tomber sur des châtelains en veste de tweed, me voilà aux prises avec un vigneron rockeur créateur d'un festival oeno-musical, un jeune couple producteur d'incroyables crus nature, un sosie d'Audrey Hepburn qui élève du vin en amphores dans le Blayais... ». Au casting des rencontres étonnantes également, ce groupe d'électro-pop batifolant dans les vignes, ce tandem de vigneronnes travaillant la terre avec un cheval de trait breton, ce chef d'orchestre toqué de dive bouteille, ou encore ce dessinateur de BD croquant le monde viticole.
BIODYNAMIE, MON AMIE
Avec chaque fois, en toile de fond, le bio et la biodynamie, tendances fortes qui comptent de plus en plus de convertis. Mon compère (Jean-Charles Galiacy, directeur de l'agence du quotidien Sud-Ouest à Libourne) me lance alors un regard moqueur. « C'est vraiment les Parisiens, ça... Tu pensais qu'on était restés dans les années 80, au stade des rallyes serre-têtes ? ». Ah ça, non ! Je sais pertinemment que Bordeaux n'a plus rien de la
« belle endormie » au port altier que l'on décrivait jadis. Et ce n'est pas le chef Christian Etchebest (La Cantine du Troquet, à Paris), convié en terres girondines à notre initiative, qui dira le contraire. Cette échappée fut, pour lui aussi, une véritable révélation.
DANS L'ASSIETTE ET LA BOUTEILLE
Je profite de ce petit laïus pour vous souhaiter de bonnes fêtes et une année aussi douce que le velours d'un Sauternes, avec plus de vin (modérément, hein), moins de casseurs et bientôt une nouvelle formule de Grand Seigneur, qui entend vous plonger, davantage encore, la tête dans la bouteille et l'assiette. Tchin !