DRACULA À TOUTES LES SAUCES : AUCUNE RÉGION D’EUROPE N’EST AUTANT RÉSUMÉE PAR UN SEUL CLICHÉ…
Elle y accueillit la fine fleur de la royauté européenne dont son beau-frère Alphonse XIII d’Espagne et la princesse Hélène de Grèce. Elle y passa des saisons entières sans se sentir nullement incommodée par le spectre de Vlad l’Empaleur, supposé imprégner les lieux. D’ailleurs, a-t-on la certitude que celui-ci y passa, ne serait-ce qu’une nuit ? Aucunement. On peut simplement supposer qu’il y séjourna lorsque son cousin Iancu de Hunedoara lui demanda de surveiller la frontière de la Transylvanie au milieu des années 1450. Insensiblement, notre quête de Dracula s’est changée en quête de Vlad l’Empaleur. Les connaisseurs le savent : les deux personnages n’ont rien à voir. Le buveur de sang Dracula, inventé par Bram Stoker, est un mythe, qui colle à la vogue des romans gothiques. Le voïvode valaque qui l’a inspiré est, lui, bien réel. Vlad (1431-1476) vécut en des temps violents et incertains, qui aiguisèrent certainement sa cruauté. Qui n’en était pas doté à l’époque ? Fils du gouverneur de Transylvanie, il vengea sans pitié l’assassinat de son père. Dans la légende noire colportée par ses ennemis et reprise jusque dans la Légende des siècles par Victor Hugo, il est décrit comme un tyran sanguinaire, capable de faire empaler 20 000 prisonniers après une bataille. Un exploit techniquement impossible à réaliser…
on célèbre plutôt le patriote qui s’illustra dans de dantesques batailles contre les Turcs. Ceuxci en avaient une telle frousse qu’à la mort de Vlad, le sultan réclama sa tête embaumée pour en avoir le coeur net… « Uncorps sanstêtedontonn’ajamaisretrouvélecadavre,voilàquiaalimentébiendesrumeurs, concède Ciobotea Radu, directeur adjoint de l’Institut culturel roumain à Paris. OnattribuaitàVlad,quiseréfugiaitenTransylvanie,larégionquiluidonnaitdesforces,après sesdéfaitesetdescapacitésdesurviehors ducommun.Etsisonpèreluialéguéce nomdeDracula,c’estqu’ilavaitétédécoré de l’ordre du Dragon ( dracul en roumain), parSigismonddeLuxembourg.Enroumain, ledragonetlediablesontsynonymes–d’où laméfiancequecepersonnageasuscitée. »
Dans les livres de classe roumains,