BOUDDHISME ET COMMUNISME : LES PIERRES ANGULAIRES DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE
nent au pays. Amy, ex- Miss Asian America, a quitté l’année dernière les États- Unis, « seule » , tient- elle à préciser, « pour aider à développer le Laos grâce au business et à l’innovation » … Avec plus de huit pour cent de croissance annuelle – taux le plus élevé de toute l’Asie du Sud- Est ! –, les ambitieux rentrent au bercail ; les audacieux sortent de l’ombre. Les rues se colorent de filles aux cheveux teints. Même si la loi l’autorise depuis deux ans seulement, les adeptes de l’eau oxygénée restent encore assez mal vus. Qu’importe. Les garçons s’y mettent aussi. Willy du groupe MmaQ, mèches blondes gominées, appartient à l’un des boys bands lao nouvellement formés. Sur le modèle des groupes coréens, lui et ses trois compères, regards ténébreux et poses suggestives, chantent l’amour, celui qui fait souffrir mais qui finit bien. Autre symbole de cette ouverture : Vientiane a accueilli sa toute première Fashion Week en 2014… organisée au Settha Palace, l’unique hôtel colonial français de la ville à la décoration années trente ! Décidément, la capitale ne peut s’empêcher de se pencher sur son passé. Résultat : 1- 1 dans le match vieille dame raison nable contre adolescente turbulente… Sur le podium, envahi d’insectes qui s’amourachent des projecteurs, les mannequins défilent dans des créations locales, laissant parfois échapper du décolleté une étiquette tarifaire… Cette parade froufrouteuse est à l’image de Vientiane : imparfaite, mais à l’atmosphère enchanteresse et bon enfant.
Après avoir été détruite par les armées du Siam
à deux reprises, en 1778 et en 1827, mise sous protectorat par les Français qui la peuplèrent de Vietnamiens, prise en étau par les États- Uniens dans leur guerre contre le Vietnam communiste, Vientiane peut enfin s’épanouir. La capitale « où l’on sourit le plus au monde » , selon Michel Treutenaere, auteur de Sabaï dii Vientiane, semble être le lieu où tous les rêves sont permis. Et toutes