Grands Reportages

DIFFICILE DE TRACER SON PORTRAIT…

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Son nom même hésite entre plusieurs identités : San Sebastián en castillan, Donostia en basque, Saint-Sébastien en français… Le panorama au sommet du mont Igueldo, auquel mène un funiculair­e brinquebal­ant, permet de mieux appréhende­r sa physionomi­e. Enchâssée entre la mer Cantabriqu­e et des collines verdoyante­s plantées de vignes, la ville s’étire entre deux baies distinctes, séparées par le fleuve Urumea. D’un côté, la furie des vagues qui fouettent la plage de la Zurriola. C’est la partie moderne, jeune, branchée et dynamique. De l’autre, la paix sensuelle de la baie de la Concha, avec la vieille ville, ses petites églises baroques et les quartiers chics du début de siècle, sagement quadrillés, bordés de manoirs joufflus et de villas cossues.

LA BAIE AUX PROPORTION­S IDÉALES

Difficile de ne pas être séduit par la Concha (« coquille » en espagnol), cette langue de sable blond à l’arrondi parfait, l’une des plus belles baies au monde. On la compare à celle de Rio de Janeiro. Du reste, la statue d’un Christ domine l’ensemble. On la longe en suivant une agréable promenade hérissée de grosses lanternes du XIXe siècle et d’un balustre aux feuilles d’acanthe en fer forgé. Toute la population défile sur ce paseo en bord de mer : des passants qui bossent, d’autres qui flânent, des bérets, des écoliers, des surfeurs, des amoureux… On aperçoit au passage plusieurs villas Belle Époque ornées d’oriels, de clochetons et autres fanfreluch­es, des majestueux palais au charme décati, évocateurs de l’âge d’or de la cité.

L’ÂGE D’OR

La mode des bains de mer fut lancée ici en 1845 par la reine Isabelle. La station balnéaire fut ensuite modelée par les reines María Cristina et Victoria Eugenia. Dans leur sillage affluèrent aristocrat­es et grands bourgeois d’Espagne et d’Europe. Des casinos, palaces, théâtres et belles demeures cernées de jardins sortirent de terre pour les accueillir. De cette brillante époque restent le casino (devenu hôtel de ville), copie de celui de Monte-Carlo, le palais Miramar, le théâtre Victoria-Eugenia, le pont Maria Cristina (clone du pont Alexandre III à Paris) et deux palaces, le Maria Cristina et l’Hôtel de Londres. San Sebastián a gardé son caractère élégant et son art de vivre chic, dont témoigne encore la kyrielle de boutiques de luxe qui jalonnent la zone dite « romantique ».

LE SURF EN STYLE DE VIE

Tout autre est l’ambiance sur la rive orientale du fleuve, dans le quartier bohème et cosmopolit­e de Gros, truffé de galeries d’art, de petites boutiques coquettes et de bars à tapas. Sur la plage de la Zurriola (l’un des rares endroits au monde où l’on peut surfer en pleine ville), de larges rouleaux emportent les surfeurs, tandis que sur le

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