Une fin de saison toute en douceur
Deux saisons consécutives (2015/2016 et 2016/2017) marquées d’un RAS : si le flot du tourisme saharien à Djanet n’a rien de spectaculaire en termes de chiffres, sa persistance même quasi symbolique continue de questionner, côté Sahara, le délicat dossier de la « sécurité des voyageurs ». Faut-il mécaniquement et systématiquement observer à la lettre les recommandations du Quai d’Orsay ? Vu du M.A.E., le Grand Sud algérien demeure, et demeurera probablement pendant longtemps encore, « formellement déconseillé ». Et à juste titre : rien n’indique effectivement que l’environnement régional de la zone sahélosaharienne (Libye, Niger, Mali…) ne sorte à court ou moyen terme, de son instabilité pour le moins marquée. Mais sur le terrain, l’exception actuelle de Djanet dessine localement une autre réalité. De la guelta d’Essendilene aux dunes de la Tadrart, la topologie du terrain et la présence de postes de l’armée algérienne « cernent » un espace à la fois limité et vaste qui n’a rien d’une zone de non droit, et où le contrôle des déplacements n’est pas une fable pour enfants. Avec Mohammed Torche, le patron de l’agence Horizons Nomades et une poignée d’amis, Jean-Marc Porte a passé une dizaine de jours, début mai, sur zone. Du côté des immenses dunes rouges, des groupes de touristes (italiens, notamment, mais encore allemands ou algériens) étaient présents. Bivouacs et rupestres. Vents de sable et gueltas. Dunes et chaleur. La pureté et la solitude des lieux n’ont pas perdu un pouce de leur force, même sous « zone rouge »…