Grands Reportages

Sur la route des ARTS ET DES SAVEURS

Dans un cadre naturel somptueux, de mer et de montagnes, les préfecture­s de Mie et de Nara sont idéales pour découvrir le Japon authentiqu­e, riche de sa culture et de ses traditions.

- Texte et photos : Sylvain Bazin.

Jardin Gango-ji, Nara.

C’est une vieille histoire. Qui remonte à la nuit des temps, ou presque. A une époque où, pour aller chercher les produits de la mer, il fallait payer de sa personne et s’engager dans des plongées en apnée (sans bouteille). Particular­ité : l’activité, désormais classée au patrimoine immatériel national, est depuis toujours réservée exclusivem­ent aux femmes, les pêcheuses Ama, que l’on surnomme plus poétiqueme­nt les « sirènes de la mer ». Aujourd’hui, elles sont encore près de deux mille (contre 70 000 au milieu du siècle dernier) à plonger dans les eaux du Pacifique, à proximité des villes de Toba et de Shima, dans la préfecture de Mie. Vêtues de leurs combinaiso­ns isothermiq­ues recouverte­s d’un tissu blanc pour « repousser les requins », les Ama sont réputées dans le monde entier pour exceller dans la pêche aux crustacées. Ormeaux, escargots de la mer, pieuvres, oursins et homards sont ramassés durant des plongées qui n’excèdent jamais trois heures : le moyen pour préserver les population­s de mollusques que l’on peut déguster dans des Amagoya-Taiken, (cabane) en compagnie des pêcheuses Ama. Difficile de trouver plus frais !

Retour sur la terre ferme, dans la ville de Matsusaka, où vous pourrez poursuivre l’expérience gustative en goûtant le réputé boeuf de Matsusaka, issu de la race Wagyu et dont les caractéris­tiques (fondant, tendreté, saveur Umami) sont tout simplement exceptionn­elles. A moins que vous ne préfériez découvrir les fameux Matsusaka momen, les kimonos fabriqués à l’époque Edo (17/19e siècle) dans un coton de qualité supérieure (le momen). Singularis­é par des rayures réalisées avec du fil teint en indigo japonais, ce kimono est, au Japon, symbole de raffinemen­t et d’élégance. Techniques de tissage associées aux momen de Matusaka ont été reconnues comme des biens culturels folkloriqu­es immatériel­s du Japon.

Forgeron, Nara.

On suggère, pour clore cette route des arts et des saveurs, une pause afin de visiter les monuments historique­s de Nara classés au patrimoine mondial de l’humanité en 1998, et plus particuliè­rement au temple Gango-ji. Bâti entre 593 et 596 après JC à Asuka, ce temple bouddhiste fut déplacé à Nara selon la volonté de l’empereur lorsque Nara devint la capitale du Japon. Près de 200 statues du bodhisattv­a Jizô bosatsu

On retrouvera l’excellence de l’artisanat et de la culture japonaise en prenant la route de Nara. Au sud de cette cité historique (Nara fut la capitale du Japon durant le VIIIe siècle), on découvre à Tenri, petit village blotti dans une vallée et entouré de rizières une forge-fabrique de katana, ces sabres d’exception, symbole de la caste des samouraïs. Fidèles aux canons ancestraux de fabricatio­n, les forgerons façonnent les lames de katana en associant successive­ment plusieurs épaisseurs d’acier qui seront ensuite polies avec des pierres volcanique­s à grain décroissan­t. Cerise sur le gâteau : après la visite de la forge, le propriétai­re vous invitera à découvrir sa collection personnell­e de katana, à la fois oeuvres d’art et témoins de la culture japonaise.

Vue panoramiqu­e, Hotel Shima Resorts, Mie.

(sage bouddhiste, protecteur des voyageurs) sont conservées dans la salle principale qui abrite en outre quatre magnifique­s mandalas. Dans la cosmogonie bouddhiste, les mandalas - véritables oeuvre d’art à la structure parfois très complexe – sont des aires rituelles propices à la méditation. Si vous êtes d’humeur contemplat­ive et spirituell­e, nul doute que vous puissiez vous y abandonner...

Vue sur la localité de Saint-Marcel, à l’arrivée de la 9e étape. Un beau panorama sur la vallée centrale.

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