4 JOURS SUR LA VIARHÔNA
Nécessité climatologique oblige : compte tenu du vent dominant, le mistral, on envisage de réaliser la ViaRhôna en suivant le sens du vent, du nord vers le sud, sous peine de s’infliger quelques déconvenues physiques…
Au-delà du contexte météorologique, démarrer la ViaRhôna depuis Vienne a du sens car l’itinéraire vous plonge directement dans la découverte du patrimoine historique (les sites gallo-romains) et culturel (le vin) qui ne cessera de vous accompagner tout au long de votre périple. Deuxième ville de Gaule, deuxième port après Rome, Colona Julia Viennensis est, au début du premier millénaire, un axe de communication majeur entre la future Italie et Lugdunum (Lyon). De nombreux vestiges attestent de l’importance de la capitale des Allobroges qui a fait allégeance à Rome, à commencer par le théâtre antique, redécouvert en 1908, qui accueille dorénavant la crème des musiciens jazz à l’occasion du festival « Jazz à Vienne » depuis 1981. Mais aussi le temple d’Auguste et de Livie et surtout le site gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal, sur la rive droite du Rhône. C’est en 1967, à l’occasion de la construction du lycée Ella Fitzgerald, que l’on met à jour cet incroyable site comprenant grandes maisons urbaines, mosaïques et allées pavées. En 1996, le site est devenu un musée de référence dont le bâtiment principal longe… la ViaRhôna. Difficile de faire plus accessible pour les cyclotouristes.
VIENNE – TAIN-L’HERMITAGE / 70 KM
Disons-le : en ces premiers jours de mars, il fait un peu frisquet, à peine au-dessus de 0 °C, mais la perspective de descendre et de découvrir cette vallée du Rhône en VAE suffit à réchauffer l’ambiance. Pour l’amateur de vin, la vision des vignobles en terrasse à partir du petit village d’Ampuis a de l’impact. C’est sur ces pentes escarpées – inaccessibles aux engins agricoles du fait de leur déclivité – que les vignerons cultivent depuis deux millénaires et avec passion les cépages syrah et viognier à partir desquels ils fabriqueront un vin d’exception, le Côte-Rôtie. Tombé en désuétude dans les années 1970, le territoire est revenu sur le devant de la scène viticole, grâce aux efforts de ces paysans-vignerons, viscéralement attachés à leur terroir, dont la grande majorité a désormais adopté un mode de production bio. Fer de lance de l’activité, la maison Guigal, qui vient d’ouvrir un musée-dégustation au coeur d’un parc enchanteur situé dans le village. On y apprécie le Côte-Rôtie et ses arômes complexes, bien sûr, mais aussi un autre nectar, tout aussi réputé et distant de quelques kilomètres, le Condrieu. La dégustation étant accomplie, on fait un arrêt salvateur et tout aussi enrichissant, mais dans un autre domaine, sur l’île du Beurre. Dans cette forêt alluviale qui évoque à s’y méprendre une jungle tropicale, on aperçoit en toute discrétion (grâce à des observatoires dissimulés dans la végétation) de nombreuses espèces animales (mammifères, oiseaux, amphibiens…) qui y ont élu domicile.