LA LOLOTTE
Particulièrement esthétique et eff icace, ce mouvement est l’un des derniers grands classiques inventés pour les besoins de l’escalade quand le docteur Laurent Jacob commença à s’amuser dans les dévers. Le principe de la lolotte permet de déplacer son centre de gravité tout en collant le bassin au rocher pour réaliser des mouvements de force sans en avoir trop dans le réservoir.
À quoi ressemble-t-elle ?
Certains disent qu’elle est d’origine égyptienne comme tendent à le prouver les hiéroglyphes d’époque représentant soit des porteurs d’offrandes, soit des guerriers, effectuant systématiquement des lolottes. Si en ce temps-là, même Isis et Osiris connaissaient les bienfaits d’une bonne lolotte, aujourd’hui seuls les grimpeurs, du moins certains, reconnaissent ses vertus et savent en tirer les bénéfices. Il faut avouer que la lolotte est à première vue compliquée et douloureuse, pour un résultat bien hypothétique. Le principe est simple mais contre nature. Vous montez le pied sur une prise décalée sur le côté mais au lieu rester bien tranquillement face à la paroi, le genou pointé vers le ciel, vous devez faire pivoter votre pointe de pied jusqu’à vous retrouver de profil par rapport à la paroi, le genou vers la terre. Miracle, vous faites une lolotte (si vous êtes dans le coup, dites que vous « lolottez », c’est tellement mieux…). Fort bien me dites-vous, mais vous voilà bien avancé, car à part emmener votre rotule au bord de la rupture, la manoeuvre n’a pas vraiment transformé la réglette que vous tenez dans la main en vire de bivouac. Si tel est le cas, n’interrompez pas votre lecture et ayez l’air le plus concentré possible.
Qu’est-ce qu’elle a de plus ?
Soyons clairs, la lolotte n’a d’avantages que si elle est utilisée à bon escient. En effet, non seulement il faut que plusieurs conditions soient réunies pour en tenter une, mais surtout elle n’est pas toujours utile. Il faut donc apprendre à l’utiliser au bon moment. En effet, une lolotte bien placée peut radicalement modifier le niveau d’une voie. Un exemple typique est « 0 % de matière grise », à Volx, une publicité vivante pour la lolotte puisque sans l’utiliser dans le mouvement clé, la cotation grimpe d’un degré. En effet, le blocage est très nettement plus facile avec une lolotte très éloignée sur la droite. Ce « retourné de genou » vous permet de plaquer votre hanche au rocher, de vous enrouler autour du bras et par là même, en poussant sur votre lolotte, de stabiliser votre position. Aucun miracle là-dedans : en exerçant un effort dans un tel sens de direction nettement différente de celles des efforts de votre autre pied et de votre main, vous refermez plus facilement le triangle des efforts. La force à exercer sur la main pour parvenir à l’équilibre sera donc moindre. CQFD.
Les avantages majeurs
> > E l l e p e r met d e s’ é q u i l i b re r d a n s ce r t a i n s mouvements où, sans avoir recours à ce curieux stratagème, les pieds seraient trop mal placés. >> Elle permet également de réalimenter les blocages beaucoup plus haut. En effet, elle facilite l’enroulement autour du bras en vous plaçant directement de profil.
Comment ça marche ?
Pour lolotter, il vous faut absolument une prise de pied correcte et décalée de l’axe de la main effectuant le blocage. Plus la prise est haute, plus elle devra être verticale. Attention de bien choisir une prise importante. En effet, vous allez faire pivoter votre pied dessus et pas mal pousser. Il faut donc qu’elle soit conséquente, sinon c’est à vos risques et périls. Nous l’avons vu, la lolotte n’est utile qu’en cas de déséquilibre ou de grand mouvement. Chaque fois que vous êtes dans ce cas de figure et surtout si la prise est déjà noire de gomme, plantez une lolotte et souriez à nouveau. Les trois-quarts du temps, vous retrouverez une telle situation dans un dévers où les déséquilibres sont plus fréquents qu’en dalle. Si vous êtes en dalle dans du 3 inférieur et que d’un coup, vous pensez qu’il est obligatoire de lolotter, observez attentivement le rocher, il doit y avoir une autre solution. Néanmoins restez vigilant et si le mouvement vous semble mieux ainsi, tentez-le. Certains grimpeurs utilisent des lolottes à longueur de voies et ce n’est pas seulement parce qu’ils ont les genoux cagneux. Vous verrez, après un petit temps d’adaptation, à la moindre trace de dévers ou de dièdre, vous sortirez votre panoplie de lolottes en tous genres et vous vous baladerez en sifflotant, les genoux tordus dans tous les sens comme aux plus beaux jours du twist. Quand la seule bonne prise de pied traînant dans les parages est bien décalée de l’axe de la voie, une gentille lolotte permet de s’équilibrer tout en plaçant le bassin d’une manière idéale.
1/ La lolotte de base
Une lolotte comme on les aime. Le pied pousse vers l’extérieur, le genou est bien orienté vers le bas. Rien qu’en faisant cela, si les prises s’y prêtent, vous gagnerez dix, voire vingt centimètres ! La moyenne, selon une enquête, est de quinze centimètres en allonge complète. Avec une telle lolotte, les mouvements deviennent tellement faciles que