Briançon et l’incontournable Mondial de l’Escalade
Immédiatement après, tous les projecteurs se sont abaissés de quelques degrés au sud, vers les Hautes-Alpes, pour le Mondial de L’Escalade à Briançon. Entre la Coupe de France jeunes, les Championnats du Monde handi, la coupe du monde de vitesse et surtout la coupe du monde de diff, plus de 20 000 personnes sont venues mettre le nez du côté du stade Bouchié-Giraudo déguisé pour l’occasion en temple de la grimpe. Pas de quoi rougir devant le gigantesque événement chamoniard ! Il faut dire que, pour les vacanciers, le cocktail avait de quoi séduire : du soleil, une ceinture de superbes falaises protégées par la fraîcheur alpine et, pour couronner le tout, un show incroyable orchestré à merveille par deux incontournables speakers dont l’escalade ne peut plus se passer, Christopher Hardy et François Legrand. Malheureusement, la surcharge du calendrier de beaucoup d’athlètes, maintenant focalisés sur les trois disciplines en vue des JO, a conduit certains d’entre eux, dont Ondra, Schubert, Narasaki, Harada ou encore Pilz chez les femmes, à faire l’impasse sur cette étape briançonnaise. Du beau monde a pourtant répondu présent et, dès le vendredi, les qualifications ont démarré en trombe. Si la plupart des favoris ont décroché leur qualification sans accroc, tous les outsiders avaient à coeur de se surpasser pour gagner, eux aussi, le droit de faire face au public le soir même en demi-finales. Les spectateurs pouvaient alors s’approcher et voir de plus près l’effort des grimpeurs et leur visage à la descente du mur. Éclair de bonheur, satisfaction d’avoir tout donné, rictus de désespoir ou impassibilité de façade, chaque regard avait quelque chose d’unique : la victoire ne se joue certes pas lors des qualifications, mais ces dernières représentent une occasion unique de toucher du doigt la réalité des compétitions de haut niveau.
Pour la suite de l’événement, à l’opposé de ce qu’on a pu voir à Chamonix, l’épreuve féminine s’est imposée comme le clou du spectacle. À la surprise générale, intenable dans une demi-finale sur arquées qui lui convenait à merveille, la jeune Française Nina Arthaud est parvenue à se hisser en finale. Cette voie de demies, seule la star montante coréenne, Seo Chaehyun, est parvenue à la vaincre au nez et à la barbe d’une Janja Garnbret venue buter au dernier mouvement - on vous l’avait dit, de retenir ce nom ! En finale, le duel tant attendu entre la Slovène et la Coréenne, parfaitement mis en scène par une ouverture spectaculaire, a tenu toutes ses promesses. Au terme d’un impressionnant jeté à deux mains, elles furent les seules à réussir la voie ; sur le résultat de demi-finales, Seo Chaehyun s’est donc à nouveau emparé de l’or… L’émergence d’une véritable rivale pour Janja Garnbret présage une fin de saison épique : prochain épisode aux championnats du monde de Tokyo à partir du 11 août ! Nina Arthaud, de son côté, fut condamnée à la 8e place malgré un début de voie impressionnant d’efficacité ; l’inattention ne pardonne pas au top niveau mondial. La finale masculine, elle, semblait très ouverte suite à l’élimination surprise des principaux favoris au cours d’une demi-finale piégeuse. Comblés par une finale ultra résistante, les trois Japonais présents se sont offert un triplet aux airs d’humiliation pour le reste des compétiteurs. Inconnu jusqu’alors et dernier qualifié pour les finales, le jeune Nishida Hidemasa, 17 ans, s’est ainsi adjugé sa première médaille d’or en coupe du monde, et il ne l’a pas volée !
Finale Femmes : 1-Seo Chaehyun, 2-Janja Garnbret, 3-Natsuki Tanii, 4-Mia Crampl, 5-Ashima Shirashi, 6-Yue Tong Zhang, 7-Vita Lukan, 8-Nina Arthaud
Finale Hommes : 1-Hidemasa Nishida, 2-Hiroto Shimizu, 3-Shuta Tanaka, 4-Will Bosi, 5-Sean McColl, 6-Sean Bailey, 7-Domen Skofic, 8-Marcello Bombardi (Premier Français, Romain Desgranges, 10e)