Grimper

LA RÉSERVE

TOUT NOUVEAU…

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… tout beau, serait-on tenté de continuer. Mais, sans être moche, c’est justement parce que ce rocher ne payait pas de mine qu’il n’avait jamais été envisagé comme potentiell­ement intéressan­t. C’était un tort, heureuseme­nt corrigé depuis 2017.

Quand on demande aux locaux pourquoi cette falaise, qui se trouvait sous leurs yeux en plein milieu du village de Pont-en-Royans, n’avait jamais attiré l’attention avant, ils répondent en toute sincérité « Bah, parce que c’était pas très beau ! ». Et c’est vrai que, de prime abord, le rocher n’a pas grand-chose pour lui, et supporte surtout mal la comparaiso­n avec la star du quartier, à savoir la falaise de Presles juste au-dessus. Une falaise de seconde zone, donc, et qui l’est restée jusqu’à ce que Bernard Gravier et Vincent Meirieu lui donnent sa chance. Il fallait avoir la vista, en regardant ce calcaire gris noir, qui n’est pas sans évoquer quelque rocher péteux des Vouillants à l’attrait discutable. Mais Camp 4 Vercors allait passer par là, et changer miraculeus­ement le destin de ce bout de caillou sans gloire… En 2017, les organisate­urs cherchaien­t quelque chose d’original et d’intérêt local pour le rassemblem­ent ; ils l’avaient sous la main. Cette année-là, comme chaque printemps précédant l’évènement estival, la dynamique se remet en marche pour ouvrir de nouvelles voies et renouveler le terrain de jeu. Dans les rangs de cette équipe motivée, on trouve Vincent Meirieu, Bernard Gravier, Romain Gendey et Quentin Chastagnie­r, qui équipent les premières voies de ce site insolite en vue du prochain C4V. Il faut dire que trois cents grimpeurs à occuper et divertir pendant quatre jours, cela demande de prévoir une offre conséquent­e ! Sans pour autant « faire voie de tout caillou », puisque quand on leur demande si finalement ça valait le coup, ils répondent en toute honnêteté « En fait les voies sont plus belles à grimper qu’elles n’y paraissent ! ». Voilà donc La Réserve, à Pont-en-Royans, au bord de la rivière qui traverse le village. Le spot est étonnant, frais et rafraîchis­sant – on peut bien sûr se baigner – et pas moins d’une trentaine de voies ont vu le jour sur ce rocher, au pied des maisons suspendues. Pour y accéder, on traverse la Bourne avec une tyrolienne qui reste installée pendant tout l’été au-dessus de l’eau, ou alors à la nage, ou alors avec l’embarcatio­n gonflable

de son choix… Comme toujours quand il s’agit de traverser une rivière, le débit a son importance et peut, s’il est trop fort, rendre impossible l’accès au site. Pour la grimpe, les voies sont vraiment intéressan­tes à partir du 6c (peu de choses en dessous), lesquelles sont d’ailleurs les premières longueurs des voies plus dures. Belle ambiance et gros dévers au secteur Barrage dans les deuxièmes longueurs. Au secteur Ile Déserte, du beau rocher et de belles envolées (40 mètres pour les L2). Pour l’escalade, ça reste dans le thème dévers à bonnes prises et, même si le site reste d’intérêt local et qu’on ne recommande pas de venir de Montpellie­r exprès, si vous êtes sur place par une chaude journée d’été, n’hésitez pas à faire un tour à la Réserve. Si vous ne grimpez pas, vous pourrez toujours vous baigner. Si vous ne vous baignez pas, vous pourrez toujours pêcher. Et si vous ne pêchez pas, vous pourrez regarder les autres grimper en buvant un coup à la terrasse du bar Le Picard, c’est juste en face. Ah, là, ça y est, on sent qu’on vous a convaincus.

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Delphine et Gaëtan Petri dans le 7b de “La proue“.
 ??  ?? Tristan Ladevant dans la deuxième partie de “La proue“en 8a+ cette fois. De cet angle on comprend mieux pourquoi la voie a été ainsi baptisée.
Tristan Ladevant dans la deuxième partie de “La proue“en 8a+ cette fois. De cet angle on comprend mieux pourquoi la voie a été ainsi baptisée.

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