MAGNÉSIE & COLOPHANE
La magnésie fut employée pour la première fois en escalade dans les années 50/60 par le grimpeur américain John Gill qui l’utilisait lors de ses concours de gymnastique. Cette poudre blanche, de l’oxyde de magnésium (MgO), résulte de la combustion à l’air libre du magnésium. Elle permet d’assécher la peau pour éviter la transpiration des mains. Son utilisation est aujourd’hui répandue, mais présente des problèmes d’usure précoce du rocher. En effet, lorsque les prises ne sont pas brossées, la magnésie s’accumule et diminue l’adhérence. Le cheminement d’une voie étant marqué par ces quasi indélébiles traces blanches, il est souvent possible de visualiser à distance toutes les prises de l’itinéraire, nuisant ainsi, pour le haut niveau, à la notion d’éthique de l’escalade réellement « à vue ». L’escalade étant une activité hautement psychologique, l’action de mettre de la magnésie est aussi très significative de l’état d’esprit lors d’une ascension. Elle se combine souvent avec un moment de repos, soit dans un but de relâchement soit au contraire lorsque l’on doute de la suite. Il n’est pas rare de voir des grimpeurs mettre des dizaines de fois les mains dans le sac à magnésie avant de continuer leur escalade…
Choisir son sac à magnésie
Le grimpeur l’achète « en vrac » ou par pain compacté, et la réduit ensuite à l’état de poudre dans son sac à magnésie qu’il positionne dans le dos, au niveau de la taille, pour y avoir accès des deux mains. Ce sac peut être directement attaché au baudrier par un mousqueton, ou alors passé dans une cordelette ou une sangle nouée autour de la taille (bloc, pan…). Le sac doit être assez profond pour contenir suffisamment de magnésie pour au moins une journée d’escalade et sa forme doit vous permettre d’y rentrer directement la main sans tâtonner. Ainsi, aux sacs ronds du début, on préfère aujourd’hui des formes ovales, nettement plus ergonomiques pour l’insertion de la main. Le système de fermeture est aussi important pour éviter que la magnésie ne se répande dans le sac de transport. Nous conseillons donc de toujours ranger son sac à magnésie dans un sac plastique p o u r é v i te r l es mauvaises s u r p r i ses … Pour l es escalades courtes en bloc ou en pan, ne transportez pas le sac sur vous : posez-le à proximité, car sinon en quelques chutes vous l’aurez intégralement vidé sur le sol, ce qui est peu respectueux pour le site où vous évoluez. Il existe également des « monsters » sacs qui peuvent être posés à proximité du bloc ou du pan. Leur grande taille permet de rentrer les deux mains d’un coup et ils peuvent être utilisés par plusieurs grimpeurs. Sur les structures artificielles, renseignez-vous auprès des responsables de la salle pour savoir si vous pouvez ou non utiliser votre sac. Étant donné que le but est d’absorber l’humidité de la sueur, il est inutile d’en mettre sous vos chaussons comme on le voit quelquefois… La gomme ne transpire pas et vous risquez de transformer votre semelle en une véritable savonnette en lui faisant perdre son pouvoir d’adhérence.
La magnésie liquide
Apparue récemment, la magnésie liquide est un mélange de magnésie et de colophane, qui assure ainsi à la fois l’absorption de la transpiration et l’adhérence des doigts.
La colophane (ou pof)
Principalement utilisée en bloc, cette résine végétale est issue du pin. Elle n’assèche pas les mains, mais en augmente l’adhérence en permettant réellement de coller au rocher. Vendue sous forme solide, on la place dans un chiffon résistant que l’on ferme ensuite avec une cordelette. En quelques coups sur le rocher, la colophane se réduit en poudre puis, à travers le tissu, elle sort modérément soit en se frottant les mains soit « en tapotant » directement les prises. L’autre partie du chiffon permet de nettoyer le rocher. Son utilisation la proscrit donc quasiment d’un emploi en falaise. Employé à tort, le terme « sac à pof » ne désigne pas cette matière, mais bien la magnésie…
La brosse à dents
Allant de pair avec l’emploi de la magnésie ou du pof, la brosse à dents est l’accessoire indispensable qui permet de frotter les prises et de retrouver un tant soit peu le grain originel du rocher, ou de la résine s’il s’agit d’une prise artificielle.