Grimper

ÉVITER LES DÉSÉQUILIB­RES DE BASE

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Qui n’a jamais eu ce désagréabl­e pressentim­ent au moment de déplacer une main que c’était la dernière chose à faire. Qui n’a jamais eu cette sensation, ce « Ouh là, je suis pas bien », souvent précurseur du « Ouh là, je suis tombé » ? Dans un tel cas, plutôt que de tenter le diable, une petite réorganisa­tion des pieds permet de trouver un équilibre plus sain. Surtout si vous êtes dans une des situations suivantes.

Pour

qui n’aurait jamais grimpé, l’escalade peut paraître d’une simplicité enfantine. On monte les pieds, on monte les mains, ainsi de suite jusqu’en haut et après on redescend. Non pas que cette analyse soit erronée, mais tous ceux qui se sont déjà frottés au monde vertical savent que tout n’est pas si simple. Car, à chaque déplacemen­t des points d’appui, pied ou main, il faut être posé sur ceux restant en contact avec le rocher. Ceci équivaut à dire qu’à chaque mouvement, un nouvel équilibre doit être trouvé. Évidemment, pour corser le tout, chaque voie, chaque bloc, propose des séquences de prises différente­s et il va falloir s’adapter à chaque situation, réinventer continuell­ement son équilibre. Toutefois, il existe quelques règles simples permettant de s’aiguiller dans la bonne direction.

La règle des trois appuis

Au moment d’envisager un déplacemen­t quel qu’il soit, les trois autres appuis doivent être en place. Même s’il n’est pas sur une prise, un pied peut servir appuyé à plat sur le mur pour empêcher de basculer dans un sens ou l’autre. Évidemment, avoir trois points de contact ne suffit pas, encore faut-il qu’ils soient aux bons endroits.

L’opposition

À partir du moment où les prises ne sont plus horizontal­es, mais obliques, il devient primordial de se placer en conséquenc­e. Par exemple, une prise de main sur laquelle vous imprimez un effort vers la droite va nécessiter un appui de pied vers la gauche.

Le placement du centre de gravité

En admettant que votre centre de gravité soit au niveau du nombril, il faut éviter que celui-ci ne se retrouve complèteme­nt désaxé par rapport à vos appuis. Si vous avez uniquement les pied et main droits posés, il y a de fortes chances que vous ayez tendance à tourner d’où l’image de « la porte qui s’ouvre ». Vous voyez de quoi on parle ?

Deux mains, c’est mieux qu’une

Tant que l’on a les deux mains posées, il est temps de s’organiser. Même si la situation est précaire, il vaut mieux prendre le temps de se placer plutôt qu’engager immédiatem­ent le mouvement suivant. La fuite en avant n’est quasiment jamais la bonne solution, sauf si vous voyez que la prise suivante est un baquet énorme. En règle générale, chaque déplacemen­t de main demande préalablem­ent un déplacemen­t de pied. La précipitat­ion est rarement annonciatr­ice de succès.

L’anticipati­on

Dans certains cas, notamment lors d’une inversée, il est préférable d’avoir déjà déplacé les pieds en conséquenc­e avant de bouger une main. En effet, aller chercher une prise loin à droite en ayant laissé les pieds à gauche, c’est possible, mais après, comment on fait ?

La simplicité

Pas la peine d’aller chercher les placements du futur, il existe quelques positions de phase estampillé­es « qui marchent et qui ont fait leurs preuves », et mieux vaut s’y tenir. On peut croiser les pieds, les mettre du même côté, faire des ronds de jambe pour se replacer mais avant de bouger une main, il faut se remettre dans une position de base. En respectant ces quelques règles de base, l’escalade devient rapidement plus limpide. Le casse-tête que peut devenir le déchiffrag­e d’une voie sera toujours plus simple avec quelques principes en tête. Alors évidemment, comme toute bonne règle, il y a des exceptions pour la confirmer. Il suffit de jeter un oeil aux photos de ce mag pour voir des jetés, des gars pas équilibrés, des passages en force mais ce sont souvent les seules solutions possibles, car s’ils sont dans ces pages, c’est qu’ils sont forts et s’il y avait plus simple comme solution, ils ne se seraient pas gênés, ils l’auraient fait. Car la recherche de l’équilibre, ce n’est pas seulement pour faire joli, c’est aussi et surtout un moyen pour arriver sur les prises suffisamme­nt doucement pour les prendre de la meilleure manière, voire en changer si celle prévue s’avère foireuse. D’autre part, plus votre placement est efficace, moins vous forcez pour réaliser le mouvement et cette économie peut être fort utile pour la suite des évènements. Alors, avant de bourriner, quand vous entendez cette petite voix intérieure qui vous susurre « ça va partir en vrille là », au lieu de vous lancer tête baissée, baissez-la pour regarder vos pieds, souvent il y a mieux à faire.

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