LES QUALITÉS PHYSIQUES
Qu’entend-on exactement par « qualités physiques » ? L’escalade est une activité qui fait appel à un nombre important de qualités physiques. Il s’agit des capacités énergétiques et neuromusculaires du grimpeur. C’est en quelque sorte la cylindrée de la voiture, la puissance de son moteur ainsi que la contenance de son réservoir. Ce qui vous permettra de créer un mouvement avec plus ou moins de vitesse, plus ou moins de facilité et de le faire durer plus ou moins longtemps dans le temps. Il existe une multitude de qualités physiques en escalade, nous ne pourrons pas toutes les aborder ici. Les principales sont la force des doigts (aussi appelée « tenue de prise »), la force des bras, et l’endurance de force des membres supérieurs. Ma philosophie : « L’escalade est avant tout une discipline de Force ». « On n’est que très rarement à des niveaux élevés de vitesse, et les efforts restent relativement courts dans la grande majorité des pratiques de l’escalade ».
La force des doigts, la qualité physique numéro un en escalade
Qui n’a jamais entendu l’expression « casser les prises » ? C’est bien de cela dont il s’agit ici : la capacité à tenir entre ses doigts des prises aussi petites que possible. Bien entendu, il existe plusieurs manières de tenir une prise et un nombre considérable de préhensions différentes. Nous allons essayer d’y voir un peu plus clair, et surtout, de détailler quelques séances visant à progresser dans cette qualité. La force des doigts est la qualité physique que j’ai toujours considérée comme la qualité « reine » en escalade. Pourquoi un tel traitement de faveur ? Je vous retourne la question : comment comptez-vous monter vers le sommet si vous n’êtes pas capable, en premier lieu, de vous accrocher au support d’escalade ? Compliqué, non ? À moins de vous mettre au saut à la perche ou de passer dans la catégorie des mammifères volants, je vous le confirme, vous allez bien rester scotché au sol.
« La condition indispensable pour commencer à grimper est d’avoir suffisamment de force dans les doigts pour vous accrocher à la paroi : pas de doigts… pas de 8a ! » C’est une qualité qui a toujours suscité les débats : est-elle innée ou est-il possible de la développer ? Les entraînements de force en doigts sont-ils dangereux pour le grimpeur ? Quelles sont les préhensions à privilégier pour progresser rapidement et sans risquer de se faire mal ?
« Prenez soin de votre corps, c’est le seul endroit où vous êtes obligé de vivre ». « Une formule 1 roule à plus de 300 km/h uniquement parce qu’elle dispose des freins lui permettant de ralentir d’environ 80 km/h par seconde. Sans quoi, elle ferait une sortie de route au premier virage. »
La force des bras, être performant dans les nouveaux styles
Avoir un bon niveau de force en bras vous permettra d’aller chercher une prise un peu plus loin, de vous rétablir en haut d’un bloc ou d’être plus à l’aise dans une escalade en compression. Il s’agit certainement de la qualité physique la plus fréquemment développée par les grimpeurs. Et en matière d’organisation, rien de plus simple que de faire des tractions sur une barre. Alors, où est l’erreur ? En agissant ainsi, on développe le biceps beaucoup plus que son antagoniste, le triceps. Et, ce faisant, on provoque un déséquilibre qui peut être à l’origine de blessures. Ce qui limite rapidement les progrès en explosivité.
Il en est de même en ce qui concerne le triceps qui est le frein de votre biceps. Un triceps trop faible aura tendance à limiter le rendement du biceps.
Seconde erreur, le travail est souvent réalisé à une intensité faible, en séries longues. Une telle pratique ne permet pas d’élever le niveau de force. Rappelons-nous que le but, ici, est de développer notre niveau de force en bras : ce qui implique principalement le biceps et le triceps. Mais attention, les grosses fermetures de bras sollicitent également les dorsaux et les pectoraux. Quels exercices peut-on programmer pour cela ? Et surtout, comment ne pas tomber dans le piège de laisser le triceps sur le bord la route ?