LES MOUSQUETONS
Si leur première utilisation remonte bien au début du XXe siècle, le premier « vrai » mousqueton moderne, en aluminium, léger et résistant, fut conçu en 1939 par le prolifique grimpeur et inventeur français Pierre Allain. Leur commercialisation sera effective en 1947, le temps d’affiner les prototypes, puis la chaîne de fabrication. En 1958, Pierre Allain fit encore évoluer ce matériel en augmentant sa résistance tout en divisant le poids par deux grâce au Zicral, un nouvel alliage plus léger et doté de meilleures caractéristiques mécaniques. Aujourd’hui les mousquetons, aussi dénommés « mousquifs » ou « squifs », sont toujours composés d’alliages d’aluminium. Le doigt est équipé d’un système de ressort qui le referme automatiquement. Il existe deux grandes familles de mousquetons : les « classiques », et ceux dit « de sécurité » dont le doigt se verrouille pour empêcher toute ouverture intempestive. Extrêmement solides, les mousquetons doivent toujours être utilisés dans le sens de leur longueur, c’est-à-dire leur grand axe, pour offrir la meilleure résistance possible. Il convient donc de faire attention à ce qu’ils ne travaillent pas sur leur petit axe, ce qui diminuerait d’environ un tiers leur résistance. Le même coefficient de faiblesse apparaît si le doigt du mousqueton reste ouvert. Ces caractéristiques de résistance sont gravées directement sur le mousqueton. Voici un exemple :
X (grand axe) : 23 kN - Y (petit axe) : 10 kN Z (doigt ouvert) : 9,5 kN
Les mousquetons classiques
Ils sont principalement utilisés avec une sangle cousue afin de constituer ce que l’on nomme une « dégaine », qui permet de relier la corde de progression au point d’assurage. Les fabricants proposent différentes tailles, formes de corps et de doigts (droit, incurvé, à fil…) qui sont plus ou moins ergonomiques et qui peuvent faciliter les mousquetonnages. Employés seuls, ils peuvent également servir à la connexion avec des sangles, des anneaux de corde, des coinceurs ou encore au portage du matériel.
Les mousquetons de sécurité
Ils sont utilisés pour la jonction des matériels d’assurage, de descente, de progression ou pour les relais.
Afin d’éviter que ces installations ne s’ouvrent accidentellement, leur doigt se bloque par une fermeture filetée à vis ou par un verrouillage automatique à ressort.
Ils sont généralement plus grands que les mousquetons classiques et l’ouverture du doigt est donc plus large afin de pouvoir effectuer facilement les diverses manipulations techniques aux relais : passage de plusieurs cordes et de noeuds, installation des matériels d’assurage et d’auto-assurance…
Les maillons rapides
Conçus à l’origine pour des utilisations industrielles, et classés comme E.P.I (Équipement de Protection Individuelle), les maillons permettent de remplacer les mousquetons pour certaines utilisations : installation de relais et de lignes de rappels, jonction de matériel de progression, fixation de longe, dégaines placées à demeure sur les S.A.E, etc.
Leur fermeture à vis nécessitant une clef, ils ne peuvent donc pas être utilisés comme des mousquetons classiques.
Il convient d’en avoir toujours un sur son baudrier, qui peut ainsi servir à une réchappe en paroi, son petit diamètre permettant de le mettre en place dans une plaquette ou un ring où se trouve déjà un mousqueton. Les plus gros modèles se placent généralement en doublon du pontet du baudrier pour fixer une longe double (une grande et une petite longueur), fort utile en grande voie, en artif ou en travaux acrobatiques.
Les freins : descendeurs & systèmes d’assurage
Fabriqués en alliages légers, les freins agissent par friction et permettent de diminuer la force musculaire à exercer pour bloquer ou maîtriser le défilement d’une corde. Les vies de la cordée passent TOUJOURS par ces systèmes, leur manipulation nécessite donc un apprentissage et une grande attention à l’utilisation. Il convient de lire attentivement les notices et manuels techniques. Les freins sont TOUJOURS employés avec des mousquetons de sécurité.
Les freins manuels
Du fameux « huit » aux diverses plaquettes et autres « reversos », le principe est toujours le même : la corde, en cheminant à travers le système, créée des frictions sur les angles, ce qui réduit ainsi les efforts pour maîtriser le coulissage. Ces modèles s’utilisent avec une corde simple ou avec une corde « à double » et peuvent ainsi servir aussi bien à l’assurage que pour la descente en rappel. Le classique « descendeur en huit » a quasiment disparu ces dernières années, remplacé par les plaquettes, plus légères, et qui présentent l’avantage de séparer les cordes à double lors des manipulations, ce qui évite l’emmêlement des brins et le toronnage. (10/20 euros).
Les assureurs auto-freinants
Destinés uniquement à l’assurage avec une corde simple, le « Grigri » de Petzl et les autres systèmes similaires (« Chinch » de Trango, « Eddy » et « Zap O Mat » d’Edelrid, SUM de Faders, « Matik » de Camp…) présentent tous la particularité d’enclencher un freinage assisté dès qu’ils sont sollicités par une tension brutale de la corde, lors d’une chute par exemple. Cela ne dispense pas d’être attentif lors de leur installation (la corde doit être installée dans un sens bien précis) puis lors de l’assurage : la corde doit TOUJOURS être tenue en main. Leur mise en oeuvre demande donc une grande attention afin que les systèmes ne se bloquent pas inopinément quand vous donnez du mou. (60/80 euros).