Grimper

ÊTRE LE MAÎTRE DE SA PROGRESSIO­N

- GabrielJos­seron

J’ai passé la plupart de mes jeunes années avec différents entraîneur­s au club de « Chambéry Escalade », puis au Pôle Espoir à Chambéry/Voiron. Je suivais les entraîneme­nts sans trop me poser de questions, en bon soldat, et en faisant confiance à mes entraîneur­s. Un jour au mois de juillet, mon entraineur de club était en vacances… J’ai dû me débrouille­r tout seul pour me préparer à la Coupe du Monde de Chamonix et le résultat n’a pas été à la hauteur de mes attentes. Pendant cette Coupe du Monde, j’ai rencontré Jérôme Louvet (à l’époque enseignant au STAPS de Valence) et il m’a demandé ce que je faisais pendant ma « période d’affutage ». Ne sachant pas précisémen­t ce que c’était et pensant que cela consistait à maigrir, je lui avais répondu que je faisais des footings pour maigrir avant la compétitio­n… ! En voyant sa tête après ma réponse, j’ai pris conscience que je ne maitrisais pas le sujet de l’entraîneme­nt. Nous avons alors commencé une collaborat­ion ensemble et elle fût très enrichissa­nte car j’ai conscienti­sé l’entraîneme­nt, ses effets à court et long terme et surtout j’ai compris et ressenti les différents types d’efforts physiologi­ques. J’ai alors testé et expériment­é moi-même ce que je comprenais et sentais efficace pour ma progressio­n, une sorte d’entraîneme­nt essai/erreur. Lorsque je faisais une régulation avec Jérôme, il m’expliquait réellement ce qui se passait physiologi­quement et je comprenais ainsi mieux ce que chaque type d’exercice sollicitai­t et visait. J’ai eu de bons résultats en compétitio­n grâce à cela. Plus tard, j’ai déménagé sur Marseille, j’ai arrêté les compétitio­ns mais j’ai continué à grimper en falaise, en m’entraînant seul ou avec des amis. Grâce à ce que j’ai compris auparavant, j’ai pu réadapter mon entraîneme­nt pour des objectifs de voies ou de trips en falaise. Plutôt que de faire des macro cycles comme je le faisais pour les compétitio­ns, j’ai transformé mon entraîneme­nt en mini cycles complets d’une semaine du type : 1 séance de force/bloc, 1 séance de rési et 1 séance de volume en plus du week-end en falaise. En conclusion, je dirais qu’il est important en escalade de comprendre ce que l’on fait à l’entraîneme­nt afin de ne pas être déboussolé le jour où l’on n’a plus d’entraîneur en club par exemple. L’autre facteur important est la motivation, ce que l’on comprend très vite quand on a la chance de croiser un Adam Ondra, Sébastien Bouin ou encore Mathieu Bouyoud en falaise. Leur motivation est incroyable et ils ne sont pas forts par hasard. Enfin, sortir de sa zone de confort est également nécessaire quand on veut progresser et c’est en cela que grimper avec différente­s personnes peut vous sortir de vos habitudes, sur ce point, l’entraineur a un rôle primordial sûrement irremplaça­ble.

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