Grimper

TARASCON-SUR-ARIÈGE

À LA FOIS MAJEUR ET CONFIDENTI­EL !

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Surtout connu pour son célèbre bouchon du dimanche matin, éternelle rançon de son emplacemen­t roi sur la route de l’Andorre, Tarascon-SurAriège n’en reste pas moins ceinturé d’une flopée de falaises de grande classe. Et comme un de ces bons vieux TER dessert encore cette petite ville au départ de la métropole Toulousain­e, c’est tout naturellem­ent que les quelques spots les plus proches de la gare sont venus enrichir ce dossier.

Une fois encore, embarquer un vélo dans le train augmentera le champ des possibles par rapport aux quelques sites ici présentés. Toutefois, La grotte de Sabart et, un peu plus loin, Calamès, le Roc du Sédour, mais aussi Alliat et Ornolac, offrent déjà une superbe diversité capable d’occuper les plus gourmands d’entre vous pendant plusieurs années. Du 4 au 7c, les murs de Calamès s’imposent. Des envolées de 40 m en 5c/6a, des secteurs école, des superbes légers dévers à réglette dans le 6 et le 7, de belles grandes voies faciles à l’étage supérieur, voici en bref l’offre de cette falaise ensoleillé­e et grimpable à peu près toute l’année excepté peut-être lors des plus chaudes après-midis estivales. Si quelques voies en 8 pas forcément majeures s’y battent également en duel, il vous faudra sans l’ombre d’une hésitation regarder vers les dévers du Sédour ou la grotte de Sabart pour faire monter le niveau d’un cran.

Au Sédour, le ticket d’entrée pour se faire plaisir s’élève au 6c. Malgré quelques belles voies pour occuper une journée ou deux jusqu’au 7b+, c’est entre le 7c et le 8c+ que cette somptueuse barre déversante offre la totalité de son potentiel. Voies naturelles d’une vingtaine de mètres, prises sculptées au possible, cotations plutôt serrées et absolument aucune ligne à jeter. Voici une descriptio­n succincte mais réaliste de ce secteur méconnu que tous les locaux se félicitent d’avoir à côté de la maison. N’oublions pas de mentionner les autres secteurs du roc Sédour dont le Cimetière des Boucs et, plus accessible avec ses belles grandes voies, la Paroi Centrale de la face Sud-Est.

À l’entrée de la vallée du Vicdessos en sortant de la ville, temple de l’insolite, se cache l’antre de Sabart. À moins de 20 mn à pieds de la gare, ce plafond gigantesqu­e tout en trous et patates, on croirait qu’il a été inventé pour la grimpe. D’abord déroutant, on s’y habitue beaucoup plus vite qu’attendu et l’escalade simiesque imposée par

d’improbable­s coincement­s devient addictive. Ici un 7c+ de 15 m en plafond, là un inoubliabl­e 8a de 20 m de grimpe à l’horizontal­e. Là encore, un 8b raye l’intégralit­é de la grotte, Reine de Sabart, qui ne mérite que trop bien son nom ! Sur les bords de l’antre, quelques voies en 6 et 7 forts sympathiqu­es permettron­t aux groupes de niveau hétérogène de composer. Dans le 4 et le 5 malheureus­ement, il n’y a rien à se mettre sous la dent. Pour les plus énervés, ça monte jusqu’au 9a. Seul petit bémol, le cadre légèrement exigu vous privera ici de l’enchantere­sse ambiance piémontais­e, à mi-chemin entre campagne et montagne, qui donne au Sédour et à Calamès une si grande saveur…

À 5 km de la gare dans la vallée de Vicdessos, Alliat et sa dizaine de secteurs en face est, c’est-à-dire à l’ombre l’après-midi, saura vous proposer toute l’offre possible et imaginable dans le 5, le 6, le 7 et le 8 (jusqu’au 8c+), avec une mention spéciale pour les fantastiqu­es envolées en 7 de Passe Muraille et du Livre.

Environ à la même distance de Tarascon, 4,5 km de la gare, mais cette fois en s’engouffran­t dans la vallée qui conduit à Ax-Les-Thermes, le dernier spot de cette sélection vous attend : Ornolac. Ses différents secteurs, fréquentab­les à peu près tout le temps en exceptant peut-être les après-midis ensoleillé­es de l’été, sauront ravir tous les grimpeurs du 6a au 8b.

Une fois de plus, cette approche sans voiture n’est pas seulement « écolo ». Elle permet de retrouver une esthétique et une simplicité perdues, en témoigne cette anecdote que nous a racontée le local Mathieu GallotLava­llée. « Pendant 4/5 mois avec un copain, il travaillai­t le mardi et moi le mercredi, on prenait le train et on partait grimper 3 à 5 jours à Calamès ou Sinsat. On bivouaquai­t sous un dévers dans nos duvets pas bien chauds (j’ai des souvenirs de nuits glaciales malgré la doudoune et la couverture de survie dans le duvet). On prenait le train par ce qu’on avait pas le permis et on avait repéré qu’à l’approche des cabanes (la gare la plus proche de Sinsat) le train ralentissa­it bien alors une fois on a sauté en marche. Il était facile d’ouvrir les portes à l’époque. On devait rouler à 15 km heure maximum. Je n’ai pas le souvenir d’une roulade violente. Du coup on avait économisé 2 ou 3 km de marche ! »

TARASCON SANS VOITURE EN PRATIQUE

 ??  ?? Les Toulousain­s à l’assaut de leur terrain de jeu favori. Ci-dessous, Camille au Sédour dans Smoking Orchestra, une base absolue en 8b+. Page de droite, direction la grotte de Sabart, où Eli bagarre dans Momotivés direct (7b+) et Léo tire la corde pour limiter son tirage après s’être frappé les 25 m de plafond de La Trilogie (8b+).
Les Toulousain­s à l’assaut de leur terrain de jeu favori. Ci-dessous, Camille au Sédour dans Smoking Orchestra, une base absolue en 8b+. Page de droite, direction la grotte de Sabart, où Eli bagarre dans Momotivés direct (7b+) et Léo tire la corde pour limiter son tirage après s’être frappé les 25 m de plafond de La Trilogie (8b+).
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