ENTREPRISES ET INITIATIVES DURABLES
CHANGER DE PARADIGME DANS NOTRE VIE ET NOTRE PRATIQUE S’IMPOSE DÉSORMAIS. CERTAINS ONT DÉJÀ COMMENCÉ. ET SI L’ON S’ENCORDAIT…
L’engagement environnemental de BEAL, une histoire de famille. Frédéric Béal arrive dans l’entreprise en 2002 et BEAL recyclait déjà les déchets de polyamide[ à l’initiative de sa grand-mère. Depuis 2007 BEAL plante un arbre à Madagascar pour chaque corde dynamique vendue. C’est une opération qui a été montée par son frère Philippe et Gilles Gautier, Président de l’ONG Wood en Stock. En plus du recyclage des déchets polyamide, Frédéric Béal le souligne, à chaque niveau de l’entreprise, les salariés font attention aux impressions, aux lumières, l’équipe de maintenance fait la chasse aux fuites d’air comprimé, etc. « Il s‘agit de civisme ordinaire », nous dit-il.
Depuis 10 ans, BEAL propose de recycler les cordes. La plupart des cordes sont faites de polyamide, qui, une fois transformées en granules de plastique, peut ensuite être injecté pour faire des pièces plastiques. Il y a 15 ans, BEAL a fait le choix de changer la bandelette intérieure qui assure la traçabilité du produit, pour passer du polypropylène au polyamide alors que le coût est plus élevé. Ce choix permet aujourd’hui de dire que les cordes polyamide sont 100 % recyclables.
Peut-on renvoyer à BEAL toutes les cordes ? Toutes les cordes dynamiques BEAL, oui. Les cordes sont envoyées chez un partenaire spécialiste du recyclage de matière plastique, élastomères et thermoplastiques, à quelques km, qui transforme les cordes en granules de polyamide, ensuite utilisés à d’autres fins. Les cordes semi-statiques sont pour la plupar t également recyclables (Industrie, Antipodes, Intervention, Acces, Top work, Contract…). Mais certaines cordes spéciales, constituées de fibre de haute résistance à la chaleur et à haute performance mécanique comme la corde Raider avec sa gaine Aramide, Spelenium Gold avec son brin de Vectran, ne le sont pas.
Intérêts économiques et environnementaux étant parfois en conflit, le bon sens qui prime au niveau des décisions. Celles-ci sont partagées entre Michel Beal, le père, Philippe et Frédéric Beal, les frères. Les avantages de cette structure sont multiples, la cinétique des décisions – « nous pouvons prendre des décisions rapidement », mais aussi le partage de points de vue souvent similaires : « Nous avons par exemple acté l’action une corde/un arbre en moins de 5 minutes. Cela relevait de l’évidence. » Interrogé sur la limite, pour une entreprise, entre greenwashing et engagement réel, Michel Beal explique son point de vue : « Le greenwashing peut vanter les mérites d’un produit au travers d’un discours marketing qui n’est en rien écologique et faire croire au consommateur que l’entreprise est engagée dans une démarche éco-responsable. Chez BEAL, on essaie de tout faire de façon responsable. Nous ne sommes pas un modèle et nous ne prétendons pas l’être. Mais chaque action que nous menons est un pas vers plus de respect de l’environnement. C’est en compilant ces petites actions que l’on changera nos comportements. Je peux citer parmi nos actions autres que le recyclage et la plantation d’arbres, les durées de vie de nos produits ou encore le Roll Grip, contenant rechargeable pour déposer sa magnésie liquide qui vise à l’appliquer de façon plus contrôlée, et donc à limiter les déchets. Aujourd’hui l’enjeu principal pour notre industrie, ce sont les suremballages non recyclables. Nous avons trouvé la solution pour les bobines avec un support innovant qui va voir le jour dans quelques semaines. BEAL vient également de remplacer le bandeau plastique qui maintient les cordes par du carton. Mais nous continuons à emballer nos produits dans des sachets plastiques (protection de la poussière, facilité de manutention), et ce n’est plus acceptable, nous cherchons une alternative. » La clé du recyclage est la mono-matière. BEAL travaille sur la possibilité de recycler les harnais constitués de plusieurs matières. Mais il faut pour cela imaginer le processus industriel du recyclage afin d’arriver à séparer tous les composants : textiles (polyamide), boucles (aluminium), parties métalliques, padding (rembourrage en mousse), fils de coutures… Une fois séparés, ces composants doivent être envoyés à des entreprises pour être recyclés. Miche Beal conclut : « C’est un de nos prochains challenges. »
Carole Palmier est originaire de l’Île de la Réunion, sage-femme depuis 2011, ancienne compétitrice en escalade, Présidente de Greenspits, passionnée de musique, et depuis peu sollicitée pour mixer en soirée. Elle vit actuellement à côté d’Aix-en-Provence où elle exerce son activité professionnelle à l’hôpital, et sur son temps libre elle alloue 70 % de son temps à l’escalade, 30 % à GREENSPITS et à la musique, mais parfois, c’est l’inverse !
Interrogée sur les possibilités d’associer grimpe et mode de vie écoresponsable, Carole a souligné, avant