BOMBÉ BLEU, DANS LES COULISSES DE L’ARTICLE
L’article que vous venez de lire ne s’est pas fait assis dans un fauteuil derrière un écran d’ordinateur. Nous avons pris la peine, accompagnés du mutant de Bleau Charles Albert, qui a bien voulu faire le déplacement (parce qu’il faisait un sale temps en région parisienne), de nous rendre sur place et d’aller voir la voie d’un peu plus près.
Cela nous a permis de prendre conscience que le mythe, lui non plus, n’est pas vivant que derrière les écrans. Introduits par notre rédac’ chef de choc Fred Labreveux, nous avons été accueillis à 15 petites minutes de Buoux par Flo Pinet et Gé Pouvreau. Avec une gentillesse inspirante, ces Bonnie and Clyde de l’escalade française nous ont ouvert les portes de leur maison à Cadenet. Un honneur !
– Tu viens essayer le Bombé Bleu demain avec nous, Gérome ? Risquons-nous le premier soir, une bière à la main.
– Très peu pour moi, nous répond notre hôte, multiple lauréat de la cotation 9a+ rappelons-le. J’ai essayé une fois il y a quelques années mais ça m’a suffi. Autant la fin me semblait faisable, j’avais à peu près fait les pas, autant le premier mouv’ n’est pas pour moi. Et puis ce mono, il tire vraiment fort sur les tendons. Mais les gars, c’est dément que vous veniez essayer ça. Faut la faire cette voie.
Un peu plus tard, déboule chez Gérôme une autre légende du sud-est, j’ai nommé Vincent Albrand. La discussion suit son cours quelques minutes puis Vinc’ regarde Charles droit dans les yeux.
– Il faut la faire cette voie. Si tu sens que t’as une chance, il faut la faire.
À chaque personne que nous rencontrions, nous ressentions le même intérêt pour cette ligne si singulière. Comme si tout le monde se sentait un peu concerné par le Bombé Bleu. Comme pour dire : « le Bombé Bleu, c’est un peu notre affaire, notre histoire à tous. » Marc le Menestrel est passé nous voir. Jibé Tribout aussi. Même Antoine le Menestrel est monté nous saluer le dernier des 4 jours que nous avons passé à Buoux. Et toujours, toujours ces mêmes paroles : « Les gars, cette ligne, il faut la faire ! »
Normalement, on grimpe pour sa pomme, mais là, dans le Bombé Bleu, c’est différent. Si quelqu’un vient se mesurer au mythe, tout le monde est un peu concerné. Avec Charles et Anatole, nous n’étions même pas vraiment des prétendants, en tout cas pas a court terme. Pourtant, au lieu de nous rire au nez ou de nous dire qu’avant d’essayer le Bombé Bleu d’autres classiques de Buoux étaient à faire, on nous a aidés et encouragés dans la démarche. Tout cela pour conclure que la légende du Bombé Bleu n’a pas fini de nous faire vibrer !