Grimper

SWIZZWAY TO HEAVEN

LE PÉRIPLE DE CÉDRIC LACHAT DANS LES GRANDES VOIES LES PLUS DURES DES ALPES

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Débuté en 2019 par l’enchaîneme­nt de Yeah Man, la voie la plus dure des Gastlosen, et conclu cet été par celui de la très sélecte Wogü dans le Rätikon, le projet de Cédric Lachat, Swissway to Heaven, part à la rencontre des cinq voies d’escalade parmi les plus extrêmes de Suisse. Derrière un défi sportif inédit, Cédric avait à coeur de mettre en lumière les parois, joyaux verticaux devrait-on dire, que recèle son pays helvète.

Libérer des voies parmi les plus dures d’Europe et orchestrer en même temps le tournage d’un film relève d’un véritable tour de force dont seule l’énergie de Cédric pouvait être à l’origine. Un film et une aventure qui mêlent à la fois des ascensions majeures mais aussi la découverte des massifs et des ouvreurs « pionniers » qui en constituen­t le socle. Un projet local, bien dans l’air du temps, pied de nez aux big walls lointains, mais dont la difficulté et l’histoire en font l’une des réalisatio­ns majeures de ces dernières années.

Le périple a commencé par Yeah Man : 8b+, 330 m, 9 longueurs, dans les Gastlosen, réalisée avec Mélissa

Le Nevé (seconde répétition en libre), ouverte en 1998 par François Studemann et Guy Scherrer, libérée en 2010 par Giovanni Quirici.

Étape suivante, Zahir : 8b+, 300 m, 8 longueurs, dans le Wendenstöc­ke, réalisée avec Fabien Dugit, ouverte entre 1996 et 2004 par Günther Habersatte­r et Iwan Wolf, libérée en 2009 par Jörg Andreas et Felix Neumärker.

Troisième hors d’oeuvre, la terrible Fly : 8c, 550 m, 20 longueurs, dans le Lauterbrun­nen, réalisée avec Tobias Suster (1re répétition en libre à la journée), ouverte entre 2006 et 2009 par Roger Schäli, Michel Pitelka,

Markus Iff, Bernd Rathmayr, Mäx Grossman, Stephan Eder, libérée par Alex Megos en quatre jours.

Vous l’attendiez, la voici, la mythique face Nord de l’Eiger avec Odyssée : 8a+, 1 400 m, 33 longueurs, essayée avec Tobias Suster mais pas enchaînée pour cause de météo, ouverte entre 2009 et 2013 par Simon Gietl, Robert Jasper et Roger Schäli, libérée par Roger Schäli en 2015.

Dernière halte et non des moindres, Wögu : 8c, 330 m, 7 longueurs, dans le Rätikon, avec Nina Caprez, ouverte en 1997 par Beat Kammerland­er en hommage à Wolfgang Güllich, libérée par Adam Ondra en 2008.

Pour cette ligne singulière, Wogu, il fallait une partenaire particuliè­re, de confiance et de compétence. C’est à Nina Caprez, la plus légitime et la plus locale de l’étape, qu’il a demandé cette faveur. Comme pour les autres ascensions, Cédric n’aura jamais oublié de rappeler « l’importance de la complicité et la place de l’amitié pour réussir de telles ascensions. Sans Nina, Fabien, Tobias, mes amis de coeur et parfois d’enfance, rien n’aurait été possible, ni enchaîneme­nt, ni tournage » !

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