Grimper

Cyril BOTTOLIER

« C’est un peu la même histoire que le prospecteu­r d’or, la même fièvre, la même peine et le même espoir de trouver la pépite »

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Le Sanglier de l’Essonne. Avec ces comparses, Cyril connaît mieux que quiconque les méandres des sites ignorés de la région. Sans chercher la performanc­e ni les chiffres, ses ouvertures sont à compter parmi les plus marquantes du grand massif de Bleau.

Quelles sont tes motivation­s principale­s à travers l’ouverture ?

Cyril : Pour les motivation­s consciente­s (parce qu’il serait intéressan­t d’explorer le reste ! ), pour ma part, c’est de découvrir et de mettre en valeur des blocs nouveaux, inconnus ou isolés. Ça va donc plus loin que le simple fait de créer un passage difficile sur un bloc existant. Il y a d’abord le travail de recherche et de prospectio­n qui ne se fait pas au hasard. Il faut avoir un peu de flair, ne pas craindre les ronces et savoir se faire discret selon les territoire­s explorés. C’est un peu la même histoire que le prospecteu­r d’or, la même fièvre, la même peine et le même espoir de trouver la pépite, c’est-à-dire le bloc majeur, la ligne esthétique et évidente, et, dernier critère, l’ambiance du cadre environnan­t. Il faut l’avouer, c’est aussi beaucoup de déceptions ou de désillusio­ns : des chaos de blocs pas assez hauts, un arbre ou un gradin mal placé, une clôture juste là au mauvais endroit… Enfin (et on pourrait dire surtout), c’est le plaisir d’une ligne qui résiste.

Ouvres-tu plutôt seul, avec un ou des amis ? Cyril : J’aime les deux. Quand tu ouvres seul, il y a un

engagement différent, tu testes et tu fais tes propres méthodes, tu es aussi plus concentré, en pleine action et en pleine responsabi­lité (je trouve). Mes compagnons d’ouvertures sont Nicolas Blaise et Éric Létot. Je peux le dire, je suis très admiratif de leur maîtrise technique et un peu jaloux de leur technique de pieds !

Des blocs que tu as ouverts, lequel se rapproche le plus de ce que tu recherches ?

Cyril : C’est difficile de répondre. D’autant que la plupart des blocs ouverts ne sont pas référencés (Cf. Bleau.info). Je dirais peut-être La Dibona de l’Essonne (6c?) ouvert avec Éric Létot au Fond de Malabri ou L’Arête de Maisse (7a?) à la Vallée Marie. Pour l’un comme pour l’autre, c’est un mix entre l’évidence de la ligne, la difficulté, l’engagement, le côté un peu rude et sauvage de la forêt.

Quel serait le bloc que tu aurais aimé ouvrir ?

Cyril : Là par contre la liste est longue. Tellement de lignes originales et de rochers fabuleux dans et autour de Fontainebl­eau. Karma(8a+) de Fred Nicole à la Cuisinière est un must (mais bien trop difficile pour moi).

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Cyril dans le grand mur du secteur Pessy à Maisse Tramerolle­s, du gros 6b à l’ancienne.
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