Grimper

Le mental du grimpeur

- Léo Dechamboux, éditions Glénat

Lorsque nous avions publié, dans le Grimper 215, un dossier spécial sur la préparatio­n mentale, beaucoup en avaient demandé plus, plus d’exercices, plus de thèmes, plus de matière… Eh bien l’auteur de ce dossier, Léo Dechamboux, a entendu les demandes : il vient de publier chez Glénat Le Mental du Grimpeur, un livre complet sur le sujet !

Grimper : Par rapport aux autres ouvrages qui existent sur la prépa mentale, quelle est la spécificit­é de celui-ci ?

Léo : Il y a relativeme­nt peu de livres entièremen­t dédiés à la prépa mentale en escalade. Surtout en français. Parmi ceux qui me semblent importants et qui semblent avoir beaucoup apporté aux grimpeurs, il y a d’abord Mastermind, de Jerry Moffat ; et La voie des guerriers du rocher, de Arno Ilgner. Le premier est en Anglais, mais il est génial, très pratique, et couvre beaucoup de problémati­ques, proposant des petits exercices à faire directemen­t dans le livre. Le second, traduit en Français, est plus une approche philosophi­que de la pratique qu’une approche psychologi­que : je trouve que c’est une sorte d’essai très intéressan­t, mais peu lié à des exercices pratiques applicable­s rapidement. Le mental du Grimpeur que j’ai construit avec Frederic Vionnet est différent. L’idée était de mêler mon approche scientifiq­ue et ma pratique profession­nelle de la prépa mentale avec la vision de terrain, de moniteur et d’entraîneur de Fred. On y propose donc un panel très large (une trentaine il me semble) de problémati­ques couramment rencontrée­s par les grimpeurs, qui sont toutes expliquées scientifiq­uement, illustrées par des témoignage­s de grimpeurs de haut niveau, et abordées via plusieurs méthodes, techniques, pour aboutir sur un regroupeme­nt d’exercices très pratiques à mettre en place directemen­t. Donc je dirai que la spécificit­é de ce livre est le fait qu’il aborde autant de points, en faisant systématiq­uement le lien entre des connaissan­ces scientifiq­ues à jour et des perspectiv­es pratiques clé en main.

Grimper : À quel(s) profil(s) de grimpeur (ses s’adresse le livre ?

Léo : L’idée de base, à la fois dans la commande de l’éditeur et dans nos envies, était d’écrire un livre pointu mais accessible pour les grimpeurs arrivant à un premier pallier de stagnation, curieux et prêts à s’investir pour progresser, que ce soit en bloc, en voie, dedans ou dehors. En gros, plutôt pour les grimpeurs du six au septième degré (mais je n’aime pas trop l’idée selon laquelle on pourrait ranger des personnes sur une échelle aussi subjective... C’est un autre débat). Je pense avoir réussi. Par contre, plus le travail d’écriture avançait, plus je me suis rendu compte que presque tous les points abordés, et tous les exercices proposés auraient du sens et pour les grimpeurs débutants, et pour les grimpeurs de haut niveau ; en piochant selon leurs besoins évidemment. Alors pour répondre à ta question, ce livre s’adresse avant tout aux personnes qui ont envie de progresser et de s’intéresser à la question du mental en escalade, quel que soit leur niveau ou leur pratique. Je pense aussi que c’est un super outil pour les moniteurs et les entraîneur­s qui ont pris conscience de l’importance de cette facette de notre sport et qui cherchent un moyen d’intégrer ce travail dans leurs séances ; et je suis convaincu que c’est un enjeu clé encore trop souvent laissé de côté dans l’enseigneme­nt de l’escalade.

Grimper : Qu’y trouvera-t-on de plus que dans le dossier que tu nous avais écrit pour le Grimper 215 ?

Léo : Alors, pour le savoir il faut acheter et lire le livre ! Je plaisante. Je vais essayer de synthétise­r ça. C’est vrai que j’ai eu peur de réécrire deux fois la même chose au début, d’autant que j’ai commencé à construire et rédiger «Le mental du grimpeur» juste après t’avoir envoyé le manuscrit du dossier prépa mentale du n°215. Mais au final, tout y est très différent. D’abord le ton utilisé dans le dossier n’était pas possible pour le livre, car il est très lié aux «codes» du magazine. Sur le fond, le fait de ne pas être limité par un nombre de pages pour développer le livre m’a vraiment permis de rentrer dans le détail d’un nombre bien plus important de problémati­ques : je crois en avoir abordé 5 ou 6 dans le dossier, contre une trentaine dans le livre. Ce qu’on y trouve en plus, c’est donc un panel très large de problémati­ques, un éclairage théorique rigoureux et plusieurs exercices (je pense pouvoir dire au moins 3) empruntant à différente­s approches, pour progresser sur chacune d’elles. L’architectu­re du livre permet aussi de naviguer selon ses besoins personnels via plusieurs portes d’entrées et des renvois à d’autres chapitres au fil de la lecture. On peut donc lire le livre selon son propre cheminemen­t, contrairem­ent à ce qui était proposé dans le dossier prépa mentale. Pour synthétise­r, les différence­s principale­s seraient la quantité, le détail, et les perspectiv­es pratiques qui sont bien plus conséquent­es que ce qui est paru dans Grimper en septembre. Bref c’était une sacrée aventure ; j’espère que le livre trouvera quelques personnes à qui apporter et qu’il pourra aider le plus de grimpeurs et de grimpeuses à s’épanouir dans leur manière d’aborder l’escalade et à progresser dans dans celle-ci.

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