Encadré débat : le couple façonne-t-il l’approche de l’escalade ?

Si les salles d’escalade s’imposent comme des espaces se rapprochant d’un équilibre hommes-femmes au sein des pratiquant.e.s, force est de constater que ce n’est pas, pour le moment, vraiment le cas des falaises. Ainsi, si une femme souhaite s’initier à l’escalade en extérieur, elle aura plus de chances que ce soit par le biais d’un homme, de son compagnon que par le biais d’une amie. Si certains Don Juan aiment à se dire en voyant un binôme mixte à la falaise qu’il s’agit d’un frère et de sa soeur, les secteurs ne semblent pas évoluer en lieux de speed dating, et la réalité est souvent moins excitante. En effet, l’escalade en couple est tellement monnaie courante qu’on en vient à ne plus se poser la question de la relation qui unit la cordée mixte à côté de nous. Mais quels peuvent être les impacts et l’influence réciproque de ceux qui pratiquent en couple ? À quel point une novice peut-elle être brimée dans sa route vers l’autonomie avec un compagnon plus expérimenté (et bienveillant) qui lui pose les paires, voire une moule, et lui sert les méthodes sur un plateau ? Qui n’a jamais suivi son copain dans un secteur trop dur, trop glauque, qui ne nous fait pas vraiment rêver sans trop se poser de questions ? Qui n’a jamais vu son pote faire grimper dans sa voie de chauffe patinée, la seule accessible du secteur, en moule, sa copine qui patauge et ne connaît même pas le bonheur de grimper des 6a au soleil ? Bref, l’escalade en couple, c’est une façon de s’épanouir dans sa grimpe et de passer du bon temps, mais comme tout le reste, ça se déconstruit…