Grimper

Le Nose, un monument

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La voie, le bigwall le plus connu du monde ! The great roof, the changing corner, boot flake, les différents camps… Pour 1000m d’escalade chargés d’histoire, The Nose suit une ligne logique d’angles et de magnifique­s fissures, la plus au centre d’El Cap.

Près de 600 personnes s’y aventurent chaque année, mais seulement un tiers arrivent au sommet (on peut observer tout type de spécimen sur cette voie), dont à peine 9 ascensions en libre. Autant vous dire que nous avons ici affaire à un mythe pour le moins “odorant” : ces 600 personnes, elles doivent bien faire leur besoin (il est bien sûr exigé d’emporter ses crottes avec soi dans le fameux “shit-bag”).

L’histoire du Nose naît en 1958 avec sa première ascension par Warren Harding. El Capitan est alors trop grand, trop raide, trop lisse pour être grimpé. Ce serait de la folie de s’y aventurer, mais pas pour Harding. En une cinquantai­ne de jours de travail répartis sur deux ans, munis du matériel de l’époque pour un effort d’ingénierie colossal, lui et ses compères réussissen­t la prouesse physique et technique d’en venir à bout. Deux plus tard, la légende Royal Robbins et ses partenaire­s réalisent la première ascension en un seul push de 7 jours. À partir de ce moment-là, le temps d’ascension ne fait que diminuer au fil des années. En 1975, la cordée de Jim bridwell, the bird, réalise la première “à la journée”. 10h, 5h, 3h, jusqu’au record d’aujourd’hui : 1h58 par Alex Honnold et Tommy Caldwell.

Le véritable exploit sur le Nose, pourtant, c’est celui de Lynn Hill qui, en 1993, réalise la première ascension en libre clouant sur le poteau au passage tous ses détracteur­s qui prétendaie­nt à l’impossible. Probableme­nt la plus belle performanc­e de tous les temps en escalade.

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