INTRODUCTION À LA CERDAGNE
Des Kérétans à aujourd’hui, les vestiges patrimoniaux parsemés sur tout le territoire cerdan rappellent l’engouement indéniable que les hommes ont eu pour cette région. L’enclave espagnole de Llívia en territoire français en est l’un des témoins ! C’est en s’y aventurant que l’on comprend pourquoi les hommes se sont farouchement disputé ce plateau.
Géologiquement, il faut imaginer un large plateau encerclé par des montagnes de toutes parts. Que l’on vienne de l’est, de l’ouest ou du nord, il faut s’élever à 1200m depuis les plaines environnantes pour enfin rejoindre cette terre « du milieu ». J’ai d’ailleurs toujours trouvé très curieux qu’on assimile cette vallée à une «plaine». Et pourtant, malgré les montagnes qui l’entourent telles le Carlit, Campcardos ou encore le Puigmal, culminant chacune à presque 3 000 m, les temps géologiques et glaciaires ont façonné cette vallée à la façon d’une plaine d’altitude. Les hommes y ont posé des frontières virtuelles et, aujourd’hui, le territoire se divise en deux parties quasiment équivalentes : la Basse-Cerdagne espagnole et la HauteCerdagne française.
Les sports d’hiver y sont pour quelque chose mais la Cerdagne offre avant tout un confort de vie et un climat plus qu’agréable, qui va bien au-delà de la saison hivernale ! La Catalogne, qui possède une des plus grandes concentrations de falaises au monde, a longtemps fait de l’ombre à l’escalade cerdane… Cette dernière, vous allez le voir, a pourtant de magnifiques arguments pour attirer les grimpeurs, pour de simples trips escalade ou pour y déposer leurs valises à plus long terme. Il paraît qu’à force d’aller traîner leur crashpads à Targasonne, certains auraient même raviné et creusé les chemins d’accès !
L’escalade en Cerdagne est avant tout une immersion extraordinaire dans la nature, doublée d’une saveur d’authenticité inégalée. Peut-être la quiétude des lieux trouve-t-elle sa source dans le climat montagnard à influence largement méditerranéenne ? Personnellement, c’est en tout cas ce qui me pousse encore et toujours à monter là-haut. La Cerdagne française, qui occupe moins de 40% de la superficie totale de la zone, devient rapidement familière, si bien qu’on se l’approprie très vite et qu’on en devient chauvin malgré soi! Chacun prêche pour sa paroisse, ne jurant que par tel ou tel côté de la vallée. Niveau grimpe, la répartition des spots sur le territoire cerdan est assez bien faite géographiquement, dans la mesure où elle vous permettra d’en visiter les moindres recoins! D’où l’exceptionnelle diversité des sites présentés dans les pages qui suivent, que ce soit pour leur géologie, leur biotope ou leur exposition au soleil. Ainsi peut-on aisément se prélasser au pied d’une face sud à l’ambiance minérale avec vue sur les montagnes, tout en étant dès le lendemain émerveillé par le brame du cerf, à l’ombre des sapins. Sans oublier, bien sûr, les innombrables randonnées du coin et les bains chauds pour les jours de repos.