Éditorial
Au Japon, destination de cette seconde édition d’Histoires de Thé, faire le thé est particulièrement pris au sérieux.
Car par la préparation du thé et sa dégustation, l’hôte ouvre la voie à un moment intime débarrassé de conventions où les coeurs s’ouvrent.
Autrefois dans toutes les maisons Japonaises, était gardée sur l’âtre du foyer une bouilloire d’eau chaude et à proximité d'elle, de quoi préparer le thé.
Car c’était là le nécessaire et l’indispensable pour qui voulait accueillir. Bien sûr, la situation a évolué. Et la nominication ( ), neologisme formé du radicalニケーションnomu (飲 ) qui signifie boire et de communication, mot dérivé de l’anglais, ne se fait plus autour du thé mais autour de bières ou de sakés.
Néanmoins, cette invitation à la sincérité de coeur par le partage d’un thé continue à être perpétuée par d'irréductibles dont je fais partie. Un mouvement anonyme dont les membres n’ont souvent même pas conscience de leur contribution. Peut-être même que vous en êtes un membre qui s’ignore.
Et si ce n’est pas encore le cas, je vous enjoins lorsque vous accueillerez des invités à leur proposer un thé. Et pendant que vous leur préparez ce thé, peut-être un Gyokuro car c’est là le roi des thés verts, mettez-y tout votre coeur. Ainsi lorsqu'ils le dégusteront, ils y sentiront tout le bien que vous leur voulez.