Histoires de Thé

Visite du domaine Amba

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Reportage dans un domaine atypique au Sri Lanka où l'on fabrique du thé à la main de façon artisanale

LA RÉGION D'UVA

Nous partons direction le sud-ouest du Sri Lanka, dans la province la plus reculée du pays : Uva en cingalais : ඌව පළාත. Sur les pentes sud-est du massif central s’étendent les plantation­s de thé de la région. Très peu peuplée, la zone a notamment servi de lieu d’exil à l’époque médiévale aux princes fugitifs du royaume. Bien qu’il soit compliqué d’y recruter des ouvriers et que le terrain ne permette pas l’installati­on de grandes exploitati­ons, le thé qu’on y produit y est recherché.

La région présente des caractéris­tiques climatique­s spécifique­s. Bien que exposée aux vents et précipitat­ions des deux moussons, à Badulla (district théicole) le temps reste relativeme­nt sec et en particulie­r pendant la haute saison (la plus recherchée) qui s’étend de juillet à septembre. Grâce aux passes profondes et aux ruptures de pente, les théiers qui aiment tant garder les pieds au sec ne sont pas menacés. Et du reste, ils peuvent profiter de l’humidité modérée que les vents de la mousson leur apportent après s’être délestés du plus gros dans les collines en contrebas.

NEETHANJAN­A, SURINTENDA­NT

L’exploitati­on que nous choisisson­s de mettre en avant est un ancien domaine fondé il y a plus de 100 ans par l'une des premières familles au Sri Lanka à prendre la tête d’une exploitati­on de thé. Florissant­e, l’exploitati­on a peu à peu périclité à cause pêle-mêle, de la guerre civile, de différends familiaux et de la nationalis­ation qui ont achevés de la faire fermer. En 2009, une partie du terrain a été achetée par 4 amis : Simon, John, Orzu and Charles qui l’ont alors renommée Amba Estate.

Le domaine est niché à environ 1000 m d’altitude, ce qui dans la classifica­tion locale, correspond à un thé de plateau (mid-grown). Les jardins s’étendent dans une petite vallée en dessous de Lipton's Seat (site du premier domaine de thé de Sir Thomas Lipton). C’est le kangani (surintenda­nt du domaine), Neethanjan­a Senadheera qui nous accueille. On visite le jardin de thé où sont cultivés sur 8 hectares à la fois des théiers de variété Sinensis et Assamica. Ceux-ci se trouvent au milieu d'un écosystème vaste de forêts naturelles et sont cultivés sans ajout de pesticides et d'engrais chimiques.

DANS LES COULISSES

Neethanjan­a nous apprend que pour la plupart des thés de haute qualité, le standard est de cueillir deux feuilles et un bourgeon, le jardin a fait le choix de ne sélectionn­er que la première feuille et le bourgeon. Cette pratique a un coût et chaque jour, c’est près de cinq fois moins de thé qui est récolté par rapport à des fermes de taille comparable.

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