Éditorial
Cette édition est particulière à de nombreux points de vue.
D’abord, c’est la première fois que nous vous emmenons en Europe et plus précisément en France pour parler de thé. Depuis plusieurs années, on a vu apparaître un nombre grandissant d'exploitations de thé en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse, au Portugal, en Italie, en Géorgie, en Ukraine, en Irelande, en Angleterre... Mais en France ce n’est que récemment que l'on s'est pris de passion pour la culture des Camellias Sinensis. Et c’est en silence que des dizaines d’agriculteurs défricheurs se sont lancés et ce de la Normandie aux Hautes-Pyrénées.
Alors pourquoi maintenant ?
Tous concorderait. L’évolution du climat, celle des mentalités et de nos modes de consommation portent à croire qu’un thé artisanal et de qualité a toute sa place en France. Mais bien sûr, cela ne peut pas se faire partout ni dans toutes les conditions.
C'est ce que nous nous sommes attachés à montrer dans cette édition.
Pour vous en parler, nous avons donné la parole à 4 producteurs de thé à des stades plus ou moins avancés dans leur projet. Quatre c’est peu et c’est beaucoup.
Nous les avons choisis avec beaucoup d'exigence car il était important pour nous de ne présenter que des projets matures, à la fois dans la culture et la production de thé.
Tous possèdent ainsi un terrain avec au moins 3 000 plants qui est ou sera productif d’ici 2022 et disposent de moyens de transformation professionnels.
Tous ont déjà expérimenté la production de thé de qualité et souhaitent commercialiser le résultat de leurs récoltes.
Tous pratiquent une agriculture non intensive, biologique/ agroécologique et ont à coeur de valoriser leur terroir.
Les thés produits ont aussi été dégustés par notre équipe pour s'assurer de leur qualité (maîtrise de la torréfaction, conservation du thé, aspect des feuilles transformées, endurance, complexité aromatique,…)
Enfin, nous n'avons souhaité ne donner la parole qu’à ceux qui tiennent davantage à l’honneur qu’aux honneurs. Car ils ont été nombreux à nous le dire, la beauté de ce métier est qu’on y apprend quelque chose tous les jours. Pour ces producteurs exigeants, le thé est un produit qui demande une bonne dose de curiosité, de patience et d’humilité.
Alors oui, nous sommes au début de l’histoire, mais l’histoire sera belle, à n’en pas douter !