MOBILE – LA 5G ARRIVE ET LE MONDE SE PRÉPARE DÉJÀ À LA 6G
Alors que les premiers forfaits 5G arrivent à peine chez les opérateurs français, Coréens, Européens et Chinois planchent déjà sur la génération suivante.
eux ans après le déploiement des premiers tests en situation, les opérateurs de téléphonie hexagonaux ont ouvert leurs réseaux mobiles de nouvelle génération au public. Une étape qui s’accompagne en toute logique de la commercialisation de forfaits adaptés à la 5G. Bonne surprise, le prix des abonnements ne s’envole pas. Le surcoût par rapport aux offres 4G s’élève à 5 € chez SFR et Orange, avec un ticket d’entrée fixé à 25 € pour 70 Go de data. L’accès au nouveau réseau est même indolore du côté de Bouygues et Free qui l’intègrent par défaut à leurs forfaits. Le trublion des télécoms propose une enveloppe de 150 Go, à consommer sur les réseaux 4G et 5G, pour 19,99 € par mois. Il convient toutefois d’ajouter l’investissement dans un nouveau smartphone compatible avec la 5G. Un privilège qui n’est plus seulement l’affaire des mobiles haut de gamme. Si l’iPhone 12 domine ce marché, s’arrogeant un quart des ventes de terminaux 5G selon une étude Counterpoint Research,
Dles budgets modestes se tourneront vers les modèles Android milieu de gamme, à l’image des Oppo Find X2 Lite et Xiaomi Mi 10 Lite 5G vendus sous les 300 €.
IL EST URGENT D’ATTENDRE. Débits dignes des meilleures connexions fixes fibrées, temps de latence réduits pour une réactivité parfaite, les promesses de la 5G plaident en faveur d’une adoption rapide. La réalité du moment est quelque peu différente. À ce stade, les réseaux déployés dans notre pays restent embryonnaires. Au dernier décompte de l’Arcep, l’Autorité de régulation des communications, Free est présent sur un peu plus de 5000 sites sur les 15 000 admis à recevoir la 5G, Bouygues moins de 1500, Orange et SFR moins de 1000. Cette couverture très partielle s’accompagne de grandes disparités de débits à l’intérieur d’une zone desservie par la 5G. Une enquête menée par le site 01net.com (bit.ly/3ppBSXR) à Nice met en lumière ces écarts impressionnants. Il suffit parfois de se déplacer d’une dizaine de mètres pour voir la vitesse divisée par 10, passant de 600 Mbps à moins de 50 Mbps. En cause, le type d’antennes et leur couverture plus ou moins large, leur paramétrage, mais aussi, peut-être, leur fabricant, les équipements fournis par Huawei semblant offrir une meilleure portée et une directivité supérieure aux matériels déployés par son rival Nokia. DEMAIN, LA 6G. La situation devrait s’améliorer à mesure que les opérateurs compléteront le maillage du réseau. L’objectif fixé par le gouvernement vise une couverture de 80 % du territoire en 2025, pour arriver à 100% en 2030. À titre de comparaison, la 5G est accessible à 95 % de la population coréenne. Il est vrai que le Pays des matins calmes a initié l’aventure de la 5G il y 18 mois et que 5 grandes villes concentrent 40 % des 52 millions d’habitants, ce qui a favorisé ce déploiement à grande vitesse. LA 5G ÉTANT UNE AFFAIRE ENTENDUE, Samsung anticipe déjà le passage à la 6G. Le fleuron industriel coréen vient de publier un livre blanc posant les jalons du réseau du futur. Ce document évoque un débit maximum de 1000 Gbps, cinquante fois supérieur aux limites théoriques de la 5G, et une latence divisée par 10 pour atteindre 0,1 milliseconde. Bien décidée à ne pas rater le train de la 6G, l’Union européenne entend concurrencer d’emblée la Corée et la Chine (cette dernière a annoncé avoir lancé le premier satellite de test pour la 6G en novembre dernier). Arme de reconquête, le projet Hexa-X financé par l’UE a démarré le 1er janvier 2021, dans le sillage de Nokia, nommé coordonnateur des opérations. Il a pour mission d’imaginer de nouveaux usages et de soutenir le développement des technologies et équipements de pointe nécessaires à l’indépendance 6G de l’Europe. ●
AVEC LE PROJET HEXA-X, L’EUROPE SOUHAITE S’IMPOSER COMME L’UN DES PIONNIERS DES RÉSEAUX 6G.