BITCOIN LA PLANÈTE NE LUI DIT PAS MERCI
Le minage de la monnaie virtuelle engloutit des quantités d’énergie considérables. Décryptage.
Le bitcoin et les autres cryptomonnaies ne sont décidément pas des devises comme les autres. Par leur nature, puisqu’elles sont exclusivement numériques et qu’elles échappent au contrôle des banques centrales, mais aussi par les enjeux climatiques posés par leur production. La création de ces monnaies virtuelles suppose en effet un volume de calculs impressionnant. Des millions d’ordinateurs dans le monde fonctionnent ainsi 24 h/24, 365 jours par an dans le seul but de valider les transactions et de générer de nouveaux certificats inviolables dans la blockchain. Une activité invisible qui se traduit par des effets inattendus. LA CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉ DE LA BELGIQUE. Au fil des années, le minage des cryptomonnaies est devenu une véritable industrie, grande consommatrice de composants informatiques et d’électricité. Si les premiers bitcoins émis en 2009 émanaient de calculs réalisés par les ordinateurs de particuliers, l’essentiel des opérations est désormais réalisé dans des fermes de minage équipées de milliers de PC. L’attrait croissant pour les cryptomonnaies a conduit la prestigieuse université anglaise de Cambridge à développer un indicateur pour mesurer l’appétit en énergie du bitcoin, le Cambridge
Bitcoin Electricity Consumption Index (bit.ly/35rMMnP). Au moment de boucler notre enquête, le CBECI faisait état d’une consommation de 10,78 GW pour la seule journée du 15 juin 2021, tablant sur un bilan annuel de 94 TWh. Ces chiffres ne vous disent rien? Sachez qu’au petit jeu des comparaisons, le bitcoin engloutit davantage d’électricité que la Finlande et la Belgique, et seulement un peu moins que les Pays-Bas! Une électricité pas forcément verte d’ailleurs.
L’éloge de la simplicité Aukey mis KO
AU BONHEUR DES MINEURS. Rentabilité oblige, les mineurs de bitcoin ont besoin d’une énergie bon marché. Les fermes de minage s’installent donc au plus près de sites de production et de préférence dans des régions proposant de l’électricité peu taxée, issue pour une part non négligeable de centrales thermiques, pas toutes aux dernières normes en matière de pollution! On estime en effet que près des deux tiers du minage s’opèrent en Chine, les États-Unis et la Russie cumulant à eux deux moins de 15 % de cette activité. Devenu le premier émetteur de CO2 de la planète, l’empire du Milieu ne peut ignorer plus longtemps les conséquences écologiques du minage des monnaies virtuelles. En début d’année, la région autonome de Mongolie-Intérieure a ainsi enjoint aux nombreux acteurs locaux du minage d’adopter des sources d’énergie vertes, n’hésitant pas à brandir la menace d’interdiction pure et simple de cette activité en cas de refus.
Objet de désir Un ch’ti peu de 5G