QUAND C’EST GRATUIT, C’EST VOUS…
Vous connaissez l’adage : « Quand c’est gratuit, c’est vous le produit. » À travers cette formule, les pourfendeurs des Gafam – ou des Gamam, le groupe Facebook étant devenu Meta – entendent souligner la propension des géants d’internet à collecter et commercialiser les données personnelles des usagers de leurs services en ligne. De fait, Google et Meta ressemblent peu à des oeuvres caritatives et tirent l’essentiel de leurs revenus de la publicité. Et si les annonceurs consacrent des budgets conséquents à acheter de l’espace sur le moteur de recherche et le réseau social, c’est bien sûr par ce que ceux-ci leur assurent une diffusion ciblée et l’assurance de toucher des consommateurs intéressés par leurs produits. Sans vos données, la proposition de Google et Meta deviennent évidemment bien moins attractifs pour les marques. On comprend dès lors que les acteurs du web voient d’un mauvais oeil l’émergence de réglementations visant à encadrer l’usage des données personnelles par les entreprises. Le RGPD s’est ainsi imposé comme le meilleur ennemi des Gafam.
TOUCHE PAS À MES DONNÉES. Les internautes ne sont pas dupes de la situation et acceptent, pour une large majorité d’entre eux, le principe d’une contrepartie en échange de l’accès à des services gratuits. Et faute d’argent, cette contrepartie ne peut être que la ressource la plus précieuse que nous avons à offrir : des informations sur nos goûts, nos achats, nos projets d’investissement… Reste à s’assurer que le jeu reste équilibré et ne tourne pas à l’avantage des entreprises. C’est là la raison d’être du RGPD et des lois sur la protection des consommateurs. Un moyen d’influer sur le rapport de force consiste à exploiter les options intégrées aux services en ligne pour, sinon bloquer, limiter la collecte de nos données. L’opération s’effectue dans les paramètres de Facebook et Instagram, dans le profil des comptes Google et Microsoft, mais aussi dès l’arrivée sur les sites internet via la bannière d’acceptation souhaitée et imposée par le législateur.
RIEN N’EST GRATUIT, VRAIMENT ? Il semble bien qu’il faille s’accommoder du principe « services gratuits contre informations ». La pilule est en revanche plus difficile à avaler quand la publicité s’immisce au sein de produits que l’on a payé! C’est pourtant le sort réservé aux propriétaires du boîtier Fire TV et de la tablette Fire d’Amazon ou des détenteurs de téléphones Xiaomi, y compris ceux ayant investi plus de mille euros dans leur appareil! Quand on dispose d’un budget serré et que l’on tient à préserver la confidentialité de sa vie privée, il reste heureusement l’option des logiciels libres. Que ce soit Linux et sa distribution vedette Ubuntu côté système d’exploitation, Gimp, VLC, OpenOffice et Firefox, les programmes open source peuvent se substituer à de nombreux programmes commerciaux. C’est aussi le cas des web apps, ces logiciels hébergés dans le cloud, pour certains totalement gratuits, pour d’autres en partie, ce qui permet de les tester ou de les exploiter le temps d’un projet sans bourse délier. Quand on n’a pas d’argent, il faut des idées!