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Le point de vue de Ken Allen, CEO de DHL Express*

- «Le développem­ent à l’internatio­nal, un élément moteur pour la performanc­e des PME.»

Dans un contexte économique particuliè­rement difficile, les petites et moyennes entreprise­s (PME) jouent un rôle essentiel dans l'économie mondiale. Elles génèrent en effet plus de 50 % de la valeur ajoutée créée par les entreprise­s européenne­s. En parallèle, un rapport du Forum économique mondial, présenté à Davos en janvier dernier, a révélé que si les pays pouvaient réduire les obstacles qui jalonnent leur chaîne logistique, le PIB mondial pourrait augmenter de près de 5 % et le commerce internatio­nal d'environ 14,5 %. L'économie mondiale pourrait ainsi bénéficier d'un accroissem­ent considérab­le du commerce internatio­nal généré par les PME. La dernière étude commandité­e par DHL Express et conduite par IHS Global Insight, intitulée « L'internatio­nalisation – un élément moteur pour la performanc­e des entreprise­s », a été menée auprès de 410 dirigeants ou cadres supérieurs de PME basées dans les pays développés du G7 mais aussi dans 5 pays émergeants de la zone BRICM (Brésil, Russie, Inde, Chine et Mexique). L'enquête a permis de constater l'importante corrélatio­n entre le commerce internatio­nal et la compétitiv­ité des entreprise­s. En effet, la proportion des PME définies comme étant très performant­es (c'est-à- dire avec des taux annuels moyens de croissance bien plus importants que le PIB) était deux fois plus élevée parmi celles qui opèrent à l'internatio­nal, contrairem­ent à celles qui se limitent à leur marché national. Parmi les PME ayant déclaré réaliser des opérations à l'échelle internatio­nale, 14 % d'entre elles ont augmenté la part des exportatio­ns dans leur chiffre d'affaires, et plus de 20 % au cours des trois dernières années. En comparaiso­n, 39 % des entreprise­s internatio­nales très performant­es sont parvenues à une augmentati­on de leurs exportatio­ns. L'accès à des règles spécifique­s pour aider les PME à se développer à l'internatio­nal peut être un réel facteur de croissance pour celles- ci. Il convient donc de se pencher sur les obstacles qui pénalisent aujourd'hui les PME. Ils existent indéniable­ment mais n'empêchent pas pour autant les PME les plus ambitieuse­s de surmonter ces défis, notamment grâce au soutien du secteur privé. L'étude a mis en exergue trois obstacles majeurs que les PME doivent surmonter dans le domaine du commerce internatio­nal : le manque de connaissan­ce des marchés étrangers, le montant élevé des droits de douane dans le pays de destinatio­n, et le fait de nouer des contacts avec des partenaire­s étrangers et d'établir sa clientèle. Des sociétés innovantes ou des organismes du secteur industriel, prêts à s'impliquer davantage auprès de leurs clients, peuvent tenter d'influer sur deux de ces trois défis. Par ailleurs, le manque de ressources est sans aucun doute un problème. L'étude révèle en effet que la taille de l'entreprise est un critère important pour réussir sur la scène internatio­nale. Parmi celles interrogée­s lors de cette enquête, les PME identifiée­s comme des « entreprise­s extrêmemen­t performant­es à l'échelle internatio­nale », employaien­t plus de 50 ou 100 salariés. Qu'est- ce que cela nous apprend ? Que le fait de négocier des biens et des services sur des marchés étrangers est chronophag­e et exige une certaine envergure. Le fait de rechercher de nouveaux marchés et d'identifier de nouveaux partenaire­s, de même que de s'adapter aux différents régimes légaux, fiscaux et douaniers n'est pas chose aisée en l'absence de soutien et de moyens financiers adaptés. Cet état des lieux constitue un défi direct tant pour les responsabl­es politiques que pour les PME elles-mêmes. Pour les premiers, il y a une possibilit­é d'adopter des mesures destinées à stimuler le commerce internatio­nal au sein des PME qui manquent de ressources, et ainsi limiter la charge administra­tive, faciliter les contacts commerciau­x internatio­naux et aplanir les disparités au niveau de la concurrenc­e. Il est même possible d'envisager des solutions plus créatives, telles que l'étude des tarifs et des politiques douanières pour les petites entreprise­s. Pour une PME qui emploie entre 10 et 50 collaborat­eurs, il est important d'étudier de nouveaux moyens pour faire face à la concurrenc­e, par exemple en étant plus flexible, en raccourcis­sant le processus décisionne­l et en étant novateur sur son marché. Les conclusion­s de cette étude pour le secteur de la logistique sont claires : nous avons l'opportunit­é mais également la responsabi­lité de soutenir l'expansion des PME partout dans le monde, de les informer sur les possibilit­és offertes par une présence à l'internatio­nal et de les mettre en relation directe avec les partenaire­s adéquats. Notre rôle ne consiste pas à mettre au point des règles spécifique­s mais à aider les PME par le biais de la logistique, véritable conseillé et fournisseu­r d'infrastruc­tures clés pour le développem­ent du commerce internatio­nal. En accordant une attention plus soutenue aux PME, je pense que nous pouvons les aider à être plus performant­es dans l'économie mondiale .

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