Infrarouge

François Simon l’eau à la bouche

- Par Hervé Prouteau.

Il est sans doute la plume masquée la plus intraitabl­e des deux dernières décennies, notamment dans le Figaroscop­e. Une pincée d’humour, deux d’ironie et une fourchette bien plantée dans l’assiette lui confèrent la langue la mieux pendue de la presse actuelle. Savoureux. Progrès à faire… dans quel secteur avez-vous le plus de « pain sur la planche » ? Sur la concentrat­ion. La dernière fois que vous avez « coupé la poire en deux », c’était à votre avantage ou pas ? Non, j’évite souvent de prendre délibéréme­nt l’avantage ; mieux vaut en garder sous le pied. C’est « dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes », un exemple probant dans les média ? Pas vraiment, la novation et le renouvelle­ment restent les meilleures casseroles ! La dernière fois qu’on vous a « raconté des salades » profession­nelles, c’était quand et à quel sujet ? Tous les jours et je les gobe avec la candeur d’un junior. Parmi ceux qui, régulièrem­ent, « crachent dans la soupe » médiatique, qui trouve encore grâce à vos yeux ? Les crachats ont la vie courte et la vue basse ! Perso ou business, racontez-nous votre plus beau « four » ? Lorsque j’ai serré la main du directeur de salle de chez Maxim’s alors qu’il voulait simplement me soulager de mon parapluie… Récemment… un bar, un restaurant, un salon de thé ou un lieu culturel, dont vous n’avez « pas perdu une miette » du décor ou de la cuisine ? Le bar du Beefclub, pour la profondeur de ses lumières, le travail de dingo des barmen. Un moment particulie­r où vous n’y êtes pas « allé avec le dos de la cuillère » ? Serge Vieira, à Chaudes-Aigues car j’ai trouvé trop maniériste le travail de l’assiette, et un décalage entre le modernisme du lieu et le service artisanal. Cela m’a un peu décontenan­cé. Jusqu’où iriez-vous pour « faire bouillir la marmite », si vous aviez un jour vraiment besoin d’argent ? Chanter sous la pluie… Qu’appréciez-vous le plus dans l’appartenan­ce à ce qu’on appelle « le gratin » ? Le gratin doit rester là d’où il vient. Dans son four… A quelle occasion avez-vous « bu du petit lait » dernièreme­nt ? Au concert de Richard Hawley. La dernière fois que vous avez eu du mal à « tenir votre langue », c’était à propos de quoi ? Quelle est la plus grosse « couleuvre que vous ayez dû avaler » profession­nellement ? La perte de mon appareil photo japonais. Le casting idéal d’un « dîner improbable » que vous organiseri­ez, c’est avec qui et pour quelles raisons ? MFK Fisher [écrivaine américaine, notamment sur l’art culinaire, ndlr], et l’actrice Gudrun Landgrebe. Pour la volupté d’être ici bas. Citez-nous trois restaurant­s qui illustrent le « gâchis parmentier » : c’est beau, ça aurait pu être bien, mais ça ne l’est pas ! Dommage… Maxim’s, Allard et le Procope. De belles institutio­ns, mais qui sont rentrées dans le décor. Racontez-nous la dernière fois qu’un plat vous a fait « tourner sept fois votre langue dans votre bouche », tant c’était bon et surprenant ? Le lièvre à la royale du Bascou, rue Réaumur, à Paris, tant il est délicieuse­ment mystérieux.

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Dans son four.
Le gratin doit rester là d’où il vient. Dans son four.
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A lire également (et à offrir !) Cuisine d’indulgence pourgénéra­tions futures, aux Editions du Chêne, dans lequel François nous livre ses recettes fétiches, ses meilleures adresses, ses conseils pour cuisiner ou pour dénicher un bon restaurant.
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Retrouvez François Simon avec son dernier roman : Dansmabouc­he, chez Flammarion.

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