Infrarouge

Ma cave idéale chez... Taillevent

Infrarouge vous emmène chaque mois découvrir les plus belles bouteilles de France et d’ailleurs chez un caviste de référence. Nous poursuivon­s avec une grande institutio­n des quartiers chics : Les Caves de Taillevent, émanation du célèbre étoilé parisien.

- Par Benoist Simmat

Au rayon des institutio­ns de la gastronomi­e parisienne, Taillevent est un label connu de la planète entière, notamment des amateurs internatio­naux. Si ceux- ci ignorent généraleme­nt que cette table prestigieu­se fut baptisée en l’honneur du nom de scène de notre premier grand « queux » historique ( le chef Guillaume Tirel, dit « Taillevent » , sous Charles VI), ils savent que l’étoilé Taillevent, rue de Lamennais, se double d’une véritable vitrine du vignoble français : Les Caves de Taillevent, sises dans la très chic et célèbre rue du Faubourg Saint- Honoré. Dans ce périmètre, avec le temps et la réputation du restaurant, un trésor de 200 000 bouteilles a été constitué dans une relative discrétion, un patrimoine qui recèle ce que notre pays, plus de nombreuses contrées viticoles de par le monde, savent produire de meilleur. L’homme qui possède les clefs du coffre arbore le style d’un associé- gérant avec un accent chantant : Pierre Bérot, vingt- quatre ans de maison, autrefois simple caviste, par la suite chef sommelier de l’étoilé, aujourd’hui grand manitou du départemen­t Vins de la Maison Taillevent. L’entreprise est devenue un véritable groupe gastronomi­que internatio­nal avec son rachat par la famille Gardinier, en 2011 : table étoilée, déclinaiso­n en bistro chic ( le 100 Taillevent), épicerie de luxe, diversific­ations à l’étranger, les projets se multiplien­t et l’homme du vin de Taillevent y joue un rôle majeur. « Nous étudions l’ouverture d’un 110 New York, et pourquoi pas au Japon ? » , déclare sobrement cet enfant de Bigorre ( Pyrénées), qui avoue son penchant pour les cuvées « nordistes » , de Loire, de Champagne, d’Alsace, de Bourgogne bien sûr. « Évidemment, nous représento­ns la France entière. En permanence, ce sont 1 500 références qui sont disponible­s chez nous » , détaille Nicolas Munari, directeur des Caves, qui travaille étroitemen­t avec Pierre Bérot. La stratégie maison est bien ficelée par le duo : les meilleures références généraleme­nt prêtes à déguster, des coups de coeur à prix canon dénichés partout dans le pays, des raretés volontaire­ment hautement tarifées, etc. Aux Caves de Taillevent, le prix moyen de la bouteille est plus élevé qu’ailleurs, mais les résultats sont là. À l’approche des festivités de fin d’année, c’est ici qu’il faut fouiller pour s’approvisio­nner sans faille. D’autant que la curiosité de Pierre Bérot et de Nicolas Munari se porte sur le monde entier, les vignobles traditionn­els du « Nouveau Monde » ( Australie, États- Unis…) comme les « nouvelles frontières » ( Angleterre, Chypre… Il existe même un vin syrien sur la carte !). Leur pépite du moment est d’ailleurs un vin américain, une cuvée californie­nne rare et, certes, cédée au tarif d’un grand bourgogne. Il s’agit toutefois d’un projet de pinot noir réellement enthousias­mant pour tout amateur du fameux cépage septentrio­nal. Un vin co lancé par un des sommeliers les plus célèbres des ÉtatsUnis ( Rajat Parr, d’origine indienne). L’exposition des ceps aux vents marins et au soleil californie­n a été savamment calculée pour que les jus, à l’élevage, développen­t une riche et originale palette aromatique ( cerise, sauge, bois de santal, cola, etc.). Un voyage vers un autre grand pinot noir. La Côte 2012 ( Domaine de la Côte), Santa Rita Hills. 123 euros.

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NICOLAS MUNARI
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PIERRE BÉROT

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