Infrarouge

Vertiges du glamour

- Par Catherine Jazdzewski

Une robe, un parfum. Bien plus que les rivières de diamants, ce sont les sillages olfactifs qui font et défont les nuits cannoises.

Tout commence au petit matin quand se croisent ceux qui, exténués par les nuits de la villa Schweppes, vont se coucher et ceux qui filent, avides d’images, aux premières projection­s. Flotte alors sur la Croisette un air venu de la mer, aussi chargé de plénitude que de fraîcheur. Le soleil qui monte doucement à l’horizon est timide mais plein de promesses, des promesses qui se révéleront peut-être, bien plus tard, inavouable­s. Oui, pour les amoureux du cinéma, c’est encore une belle journée qui s’annonce !

D’ailleurs, tout à l’heure, sur les plages du Martinez, du Carlton et du Majestic, tous l’appréciero­nt. Les garçons ont sorti leurs marinières griffées Jean Paul Gaultier et leurs t-shirts Burberry, tandis que les filles sont en mini-jupes Courrèges. Tout est alors léger, décontract­é, no stress. Chacun profite du moment et toujours de ce soleil qui a, maintenant, atteint sa verticale. Sur les yachts, l’heure n’est pas à la baignade mais au bronzage. Êtes-vous plutôt Dolce & Gabbana, comme Naomi Campbell, ou Roberto Cavalli, comme Miranda Kerr ? Sur les hauteurs de Cannes, à la Colle Noire, la belle demeure de Christian Dior, un déjeuner est donné en l’honneur de Natalie Portman, l’égérie de Miss Dior. Comment pourrait-on se lasser de sa rose de Grasse, de son essence de patchouli et de son absolu de fleur d’oranger ? Et si la véritable Palme du Festival était ce mythique parfum ?

Côté dress code, la montée des marches se prépare. Le noir était aux Oscars, le rouge est à Cannes. Sì de Armani, Rouge de Narciso Rodriguez… la féminité se joue cash, sous le signe de la passion, une séduction sombre, riche, intense, qui évoque les années glamour de Hollywood avec leurs lignes – pardon, leurs notes – qui soulignent les courbures du corps. Une Tornade Blonde, une Vanille Fatale ! Elles enivrent, libres, infaillibl­es et surtout pas soumises. Le mouvement Time’s Up est passé par là. Elles sont d’une beauté sculptural­e et indomptabl­e. « Ce qui est captivant avec le parfum, c’est son rapport viscéral et paradoxal au présent, au passé : il s’impose immédiatem­ent, s’inscrit dans la mémoire et le subconscie­nt. Vous voyez une femme, elle vous laisse avec le souvenir de son parfum et peut-être le flash de ses semelles rouges », commente Christian Louboutin. Tiens, encore du rouge…

Et la fête dans tout cela ? Rendez-vous sur le dance-floor avec Obsessed de Calvin Klein, Black Opium de Yves Saint Laurent. Ils sont directs, francs autant que subtils et raffinés. La musique monte, les corps se déhanchent, la nuit commence. La fureur de vivre aussi…

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