Fan de... druide
Célébrée le 21 décembre, au moment du solstice d’hiver, Yule (prononcez « ioulé ») est une big fête païenne dont les origines remontent longtemps avant notre crèche chrétienne. Chouette, je connais justement un druide !
Oui, un vrai druide. Il a une grande barbe, des sandales même en hiver et la serpette toujours prête à cueillir des plantes sauvages. Stéphane Meyer a longtemps approvisionné en plantes médicinales des labos homéopathiques. Un jour, il entre au restau de l’hôtel Meurice, avec son culot, ses sandales, et surtout un grand panier rempli d’orties, de reines des prés et d’ail des ours, fraîchement ramassés en vallée de Chevreuse.
C’était en 2010. Aujourd’hui, il fournit de sa cueillette près d’une quarantaine de chefs, parmi lesquels Bertrand Grébaut (Septime) et Jean-François Piège (Le Grand Restaurant). Ce sont d’ailleurs des chefs qui l’ont proclamé le « druide de Paris ». Stéphane sait dénicher le parfum de clou de girofle dans la racine de benoîte, un goût d’agrume dans les graines de berce et le poivré des feuilles de cardamine, à savourer en salade sauvage. Là, je frime carrément, je vous parle de quelques-unes des plantes qu’il m’a appris à reconnaître et à cuisiner…
Et qui dit « druide » dit « potion » (celle-ci aussi est à consommer avec modération). Depuis 2014, Stéphane a lancé sa ligne de spiritueux, baptisée tout naturellement « Druid of Paris ». Il a distillé plusieurs centaines de plantes sauvages pour créer trois recettes d’absinthes, composées à 50 % de fleur d’absinthe – contre 2 à 5 % dans le commerce. Les autres plantes utilisées sont tenues secrètes... Normal pour une potion druidique !
Pour les fêtes, Stéphane sort deux gins, portant les noms de tribus celtes : « Sequanes » et « Mandubii ». Ses créations sont distillées artisanalement et en petite quantité, d’où leur prix : 240 € la bouteille. Alors, ne vous amusez pas à les noyer de tonic ! Ça se déguste, quoi. Par exemple, chez les sommeliers pointus du Lutetia, du Quinsou et de La Robe et Le Palais.
Si, par hasard, je ne vous avais pas convaincu avec mon histoire de druide, l’autre surnom que le chef aux « deux fois 3 étoiles » Yannick Alléno a donné à Stéphane Meyer, c’est… « Père Noël ». Comme ça, tout le monde est content. Et joyeux Yule à tous !