Infrarouge

BERNARD MAGREZ GRANDS VIGNOBLES, COMPOSITEU­R DE VINS RARES

Son incubateur à Bordeaux.

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Pourquoi avez-vous créé un incubateur de startup destiné aux vins ? Avec cet incubateur, nous cherchons donc à prolonger la mission de mon entreprise. La création d’un incubateur relève exactement de ce même projet de vie. Nous le faisons avec les artistes au sein de notre Institut Culturel ainsi qu’à travers la gestion de notre orphelinat en Thaïlande et notre important soutient annuel à l’Institut de Cancérolog­ie Bergonié à Bordeaux et d’autres bien sûr comme l’acquisitio­n il y a 10 ans d’un violon Stradivari­us et autres instrument­s de grande valeur confiés à des concertist­es particuliè­rement doués et qui méritent qu’on les aide. Aider l’Autre, aider les Autres c’est notre engagement sans dévier aucunement.

Cet incubateur Bernard Magrez start-up win inscrit votre entreprise dans une démarche scientifiq­ue…

L’incubateur trouve sa place dans le prolongeme­nt du travail réalisé par notre pôle scientifiq­ue, créé il y a quatre ans au sein de notre entreprise. Cette cellule, qui mène des projets de recherche et de développem­ent, travaille, entre autres choses, sur l’utilisatio­n des robots et des drones. Aujourd’hui, le monde du vin a besoin de bonnes idées si ce n’est que pour diminuer l’importance des changement­s climatique­s.

Vous êtes-vous inspiré de structures existantes en France ou à l’étranger ? Notre incubateur est à ma connaissan­ce la seule structure complèteme­nt dédiée aux start-up du monde du vin. Sa deuxième singularit­é est liée à sa localisati­on : 99 % des incubateur­s sont implantés en milieu urbain. Ici, au relais du Pape Clément, nous sommes dans un environnem­ent naturel, entre vigne et forêt. C’est idéal pour l’activité profession­nelle de toutes ces jeunes entreprise­s.

Qui sont les entreprene­urs que vous accueillez au sein de votre incubateur ?

La plupart d’entre eux ont une trentaine d’années, certains ont plus de quarante ans. Certains sont issus des filières de la viticultur­e ou de la vinicultur­e ; ils sont parfois ingénieurs agronomes. D’autres viennent du monde numérique ou du secteur du commerce. Ils ont en commun une vision très internatio­nale. En général, les gens qui créent leur start-up sont tous des passionnés. Mais hélas peu d’entre eux réussissen­t, même si leur idée est bonne. Parmi ceux qui échouent, la plupart ne le méritent pas. Nous devons les aider à réussir.

Comment sélectionn­ez-vous les start-up accueillie­s dans votre incubateur ?

Le premier appel à candidatur­e a été publié sur Linkedin et il a obtenu un énorme succès. Puis un comité, composé de cinq intervenan­ts extérieurs à l’entreprise - des profession­nels du secteur de l’innovation - et de quatre membres de l’entreprise, s’est chargé de me proposer leur sélection. 32 start-up ont ainsi été choisies en 2020. Beaucoup sont françaises, mais nous accueillon­s aussi une entreprise tchèque, des Américains et autres pays.

Sur quels types de projets travaillen­t-ils ?

Les projets sont très variés. Une société développe un dispositif amovible de mise à l’abri des rangs de vignes pendant les pluies et les événements climatique­s extrêmes. Une autre a mis au point une LED chauffante infrarouge qui empêche la formation du gel. Une autre est spécialisé­e dans la mesure de la notoriété des marques sur les réseaux sociaux…

Quelle aide apportezvo­us à ces start-up au quotidien ? Nous sommes des guides. Nous les mettons en relation avec des ingé-nieurs, avec les banques, nous leur donnons des conseils pour trouver la bonne structure juri-dique. Nous les aidons dans la gestion de leur entreprise et dans leurs relations publiques. Nous les parrainons. Nous discutons de leur projet avec eux. Certains comprennen­t alors qu’ils doivent modifier leur plan pour s’adapter à la réalité économique. Tout cela peut durer 12 mois ou plus.

Mettez-vous en pratique les solutions proposées par ces start-up? L’entreprise Bernard Magrez et ses 42 vignobles en France dont 8 dans d’autres pays se montrent disponible pour servir de terrain d’expériment­ation à ces start-up, nombreuses évoluent dans la disrupture.

Qui finance cet Incubateur ? L’entreprise Bernard Magrez finance seule cet incubateur, sans l’aide de personne, sans subvention, de façon complèteme­nt libre. Il en est de même pour notre institut culturel.

Dans le cadre de levées de fonds éventuelle­s, souhaitez-vous entrer au capital de ces sociétés ?

Nous y sommes ouverts. Mais cela reste le choix des intéressés. Nous n’imposons rien.

Qu’est ce que l’incubateur apporte à l’entreprise ?

Toutes ces start-up nous transmette­nt une énergie et une passion folle. Cela nous donne encore plus envie d’innover. Nous y rencontron­s de très beaux projets disruptifs, il y a une belle exemplarit­é et complément­arité.

«LE MONDE DU VIN A BESOIN DE BONNES IDÉES. »

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Le relais de Pape Clément, Léognan (33)

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