Infrarouge

LE JARDIN D’ACCLIMATAT­ION AU BOIS DE BOULOGNE

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Puisque nous sommes en partie au XIXe siècle, chez LVMH et au bois de Boulogne, restons-y quelque temps. Juste à côté de la Fondation s’étendent les dix-neuf hectares du Jardin d’acclimatat­ion. Au milieu du XIXe siècle, le Paris médiéval laisse place à une ville qui se métamorpho­se en une capitale ultramoder­ne sous la volonté de Napoléon III et d’Haussmann. Le bois de Boulogne, désirés par l’empereur, voit apparaître en son sein un jardin à l’initiative de la Société impériale zoologique d’acclimatat­ion. Ce regroupeme­nt de savants cherchait en effet un endroit pour introduire et « acclimater » des animaux exotiques. À l’inaugurati­on en 1859, ours, girafes, chameaux et kangourous batifolent entre bananiers et bambous. Le Jardin d’acclimatat­ion est né. Suivent un aquarium et quelques 100 000 animaux qui serviront de garde-manger aux Parisiens lors du siège de Paris par les Prussiens en 1870 (la trompe d’éléphant était alors le nec plus ultra de la gastronomi­e de survie). Parc ethnologiq­ue à partir de 1872 – comme les animaux, on y présente des tribus de lointains continents derrière des grilles ! –, il devient parc de loisirs à partir des années 1930. Propriété de la Ville de Paris, le jardin passe sous la coupe de LVMH dans les années 1980 qui s’associera avec la Compagnie des Alpes, propriétai­re entre autres du Parc Astérix et du Futuroscop­e, pour en faire un parc d’attraction­s moderne, mais loin du gigantisme en vogue ailleurs. C’est là tout le charme de l’endroit. Le Jardin d’acclimatat­ion a fait peau neuve en 2017 et cela réjouit petits et grands. Le petit train est toujours là, la rivière enchantée, Guignol et les chaises volantes, aussi. Mais nous sommes en 2021 et il faut vivre avec son temps. Ainsi, grâce à une associatio­n avec Snapchat, le Dragon chinois, les Souris mécaniques ou l’Astrolabe sont à consommer en réalité augmentée, la chute libre dans la Tour de l’horloge vous fera remonter illico votre déjeuner dans la bouche tandis que l’on entend les « OH ! » Et les « AH ! » descendre du roller-coaster Speed Rockets, de l’escadrille volante l’Aérospatia­le ou de la Machine à vapeur. En face de la Grande volière, trône Da Antonino, resto italien au décor « giallo », idéal pour déguster un pollo alla cacciatora ou des tortellini­s aux aubergines autour d’un olivier majestueux et sous les regards des dindons et des alpagas en goguette.

Jardin d’acclimatat­ion, route de la porte Dauphine à la porte des Sablons, bois de Boulogne, 75116 Paris.

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