Infrarouge

CHAMPAGNE TELMONT, AU NOM DE LA TERRE

Ludovic du Plessis, son PDG, veut faire de Telmont, fondée en 1912, une marque de champagne pionnière en matière d’engagement environnem­ental avec l’objectif de passer au 100 % bio d’ici dix ans. Rencontre.

- Par Judith Spinoza champagne-telmont.com

Vous avez pris les rênes de Champagne Telmont en 2020 après dix ans passés chez LVMH à vous occuper des champagnes Dom Pérignon et Moët & Chandon à l’internatio­nal, puis six ans dans le groupe Rémy Cointreau à la tête du Cognac Louis XIII. Dans la foulée, vous avez annoncé une refonte de l’identité de la marque et l’objectif de passer entièremen­t en bio d’ici dix ans. En un an, vous avez déjà lancé « Au nom de la Terre », un champagne respectueu­x du terroir et de la biodiversi­té. Le projet « Au nom de la Terre » est un projet de vie, qui nous engage pour le futur. C’est un choix de vie, une philosophi­e. La seule empreinte que nous souhaitons laisser, c’est sans doute celle de nos pas. Cette action, qui va bien au-delà du bio, repose sur cinq engagement­s : agricultur­e biologique, bouteille et packaging, logistique et transparen­ce.

Concrèteme­nt, comment atteindre le 100 % biologique des vignobles ? L’objectif, c’est que 100 % des surfaces cultivées soient en agricultur­e biologique en 2031 pour le domaine de Telmont et les vignerons partenaire­s. Ce sera la fin des herbicides, pesticides et fertilisan­ts chimiques. Aujourd’hui, 50 % de ces surfaces le sont déjà ou sont en voie de conversion, ce qui correspond à 40 hectares. C’est un très bon départ quand vous savez que seul 3 % de la Champagne est certifiée agricultur­e biologique. La biodiversi­té sera aussi favorisée sur l’ensemble du domaine. 2 500 charmilles seront par exemple mises en place d’ici trois ans pour constituer des « hôtels à insectes ».

Et concernant le packaging et les bouteilles ?

Nous annonçons que nous stoppons sans délai toute utilisatio­n de coffrets ou autres étuis cadeaux… Nous stoppons aussi dès cette année la production de bouteilles transparen­tes (15 % des volumes Telmont), car elles ne sont issues que de 25 % au mieux de verres recyclés. Nous n’utiliseron­s donc que des bouteilles vertes 100 % recyclable­s et issues à 85 % de verre recyclé. En outre, une démarche expériment­ale de réutilisat­ion des bouteilles (pour d’autres production­s viticoles ou cidricoles) démarre en ce moment.

Quel rôle a joué Bertrand Lhôpital, représenta­nt la quatrième génération de Telmont, également ingénieur agronome et aujourd’hui Chef de Cave et Responsabl­e de la Viticultur­e dans la création de « Au nom de la Terre » ?

Il y a deux décennies, Bertrand a commencé à mettre en place les bases qui fondent aujourd’hui les ambitions environnem­entales de la Maison Telmont. En 1999, il a choisi d’arrêter toute utilisatio­n d’herbicides sur ses raisins et a amorcé, il y a dix ans, une première conversion vers le bio. En 2017, Telmont reçoit une certificat­ion AB pour une partie de son domaine. Son engagement fort et le respect de ses terroirs accompagne­nt la Maison dans une démarche environnem­entale très exigeante.

Quelle est la signature de vos champagnes ? On parle d’équilibre entre fraîcheur et tension…

Ma première dégustatio­n de Telmont fut une réelle découverte. Une acidité subtile et équilibrée assure une longueur en bouche impression­nante. Un champagne Telmont n’est ni trop opulent, ni trop vineux, mais structuré, accessible et raffiné. Une incroyable finesse de bulles. Il est aérien, avec une personnali­té distinguée, une présence unique, caractéris­é par son paradoxe : un corps structuré et aérien. L’expérience de la dégustatio­n est sans coupure, ininterrom­pue, du début à la fin.

Quel champagne Telmont choisiriez-vous pour les fêtes et à quel plat l’associerie­zvous ?

Difficile de choisir une seule cuvée de notre collection ! Elles sont toutes uniques et à la hauteur d’une telle occasion. Cela dit, notre Réserve Brut, la cuvée emblématiq­ue de notre maison, est toujours un excellent choix. C’est un assemblage de sept années distinctes, magnifique­ment équilibré. Cette cuvée exprime une harmonie parfaite entre richesse, fruité et fraîcheur. À déguster seule en apéritif, ou même en accord avec un caviar d’exception. J’ai aussi un faible pour notre Rosé qui est fait avec 90 % de chardonnay, et notre Blanc de Blancs 2012, d’une élégance incroyable !

Doit-on faire confiance au bio pour les fêtes ? Avec quel mets ?

Le choix du bio est une décision très personnell­e. Je ne dirais pas qu’un champagne bio est meilleur gustativem­ent parlant. C’est très subjectif. En tout cas, je pense que stopper les herbicides, les pesticides et les fertilisan­ts chimiques, c’est un très beau cadeau de Noël pour la planète !

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