Infrarouge

WE LOVE WINTER

Ode marketing à l’hiver qui s’approche et nous rapproche.

- Par Judith Spinoza

Cette image, c’est la déclaratio­n d’amour de Moncler à l’hiver issue des coulisses du shooting de la nouvelle campagne mondiale 2021-2022. Une peau à plumes mettant en scène des personnali­tés comme l’actrice américaine Robin Wright et sa fille Dylan Penn ou encore l’artiste musicale française Lala &ce et sa mère Noëlle, mais aussi Mai Ikuzawa et ses fils Arto et Milo, le danseur français Mamadou Bathily alias Bats et les mannequins Mao Xiaoxing et Mika Schneider, avec, en sous-texte : « We love winter. » Si la griffe a choisi de placarder les rues des capitales de ce manifeste noir-blanc-rouge, c’est pour rappeler que « l’hiver coule dans ses veines depuis 1952 », date de sa création, au cas où nous l’aurions oublié. Bref, que « la chaleur est son métier » et qu’il est essentiel d’aimer cette saison de l’année parce que, façon Moncler, l’hiver est désormais tout chaud, tout beau. Un truc presque nouveau. La neige, le froid vif, les pistes, les cimes et les sommets givrés sont devenus un souffle familial et inclusif ultradoux. Enveloppan­t comme une doudoune. Un moment de « connexion humaine », d’unité et de brassage de nationalit­és, d’âges et d’états : un sourire, un baiser, une étreinte, un enlacement sous le haut patronage d’un vêtement technique devenu philosophi­que. À croire que la chaleur humaine remplace la plume d’oie, que le contact du froid est brûlant comme la braise et ne fait plus peur à personne, frustratio­n post-Covid oblige.

L’intimité de corps collés-serrés dans les bras de l’hiver à la Moncler résonne comme un joli conte de saison. Économie des moyens, mouvement naturel des silhouette­s, proximité, amour des autres, la recette est simple, presque romantique. Voilà qu’on se demande s’il ne faudrait pas enfiler un blouson ouaté-plumé pour y goûter, nous aussi, à cet hiver. Rouge, de préférence, comme un coeur battant sur une peau nue, parce qu’au fond, comme le dit Verlaine :

L’hiver a cessé : la lumière est tiède Et danse, du sol au firmament clair. Il faut que le coeur le plus triste cède À l’immense joie éparse dans l’air. (…)

Que vienne l’été ! que viennent encore L’automne et l’hiver ! Et chaque saison Me sera charmante, ô Toi que décore Cette fantaisie et cette raison !

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